Les Aigles de Carthage ont fait le sursaut d’amour-propre que l’on attendait d’eux. Mais est-ce suffisant pour l’avenir ?
Le nul que Jalel Kadri et ses hommes n’ont pas pu arracher à la Guinée équatoriale à Malabo en match officiel, ils ont réussi à l’obtenir devant l’Algérie à Annaba en amical. Un léger mieux et un petit ouf de soulagement qui n’autorisent pas toutefois à aller vite en besogne et à s’empresser de prédire des lendemains qui chantent pour l’équipe de Tunisie version Jalel Kadri. Les critiques, dont le sélectionneur du team national a fait l’objet après le couac en terre guinéenne, ont fait leurs effets et l’ont incité à revoir sa copie. Il a apporté plusieurs correctifs majeurs à son système de jeu et à son onze de départ. D’abord, par positionner haut le latéral Wajdi Kechrida pour écarter le jeu et l’axer sur l’aile droite avec une transition rapide défense-attaque et des percées répétées dans le dos de l’arrière gauche et du maillon le plus faible de la défense algérienne, Touba . Il lui a fourni comme joueur de soutien pour les une-deux et les opérations offensives Hannibal Mejbri qui a été avancé d’un cran au milieu pour ne plus s’occuper du travail de repli défensif. Le duo Wajdi Kechrida-Hannibal Mejbri a ainsi pu constituer un vrai casse-tête et une source de danger constante sur les contres pour Djamel Belmadi. Jalel Kadri n’a pas opté pour ce réajustement stratégique sans assurer ses arrières. Ce qui a permis à Ali Abdi de réussir à fermer l’accès au couloir gauche devant le redoutable Riyadh Mahrez qui a été forcé au repli jusqu’à la ligne médiane et qui n’a pu dézoner vers l’entrée de la surface de réparation tunisienne que rarement pour placer ses centres au millimètre ou ses frappes meurtrières. Devant ce premier rideau défensif, Jalel Kadri a fait revenir Mohamed Ali Ben Romdhane comme milieu axial pour faire écran avec Issa Laidouni à l’entrejeu et neutraliser le travail d’approche des Algériens à partir de ce compartiment par le duo Zerrouki-Ben Taleb. Ilyès Achouri, lui, a été placé sur le côté gauche de l’attaque pour varier les percées et les infiltrations, alors que Issam Jebali a joué comme pointe pour bloquer la paire centrale Aïssa Mendy-Mohamed Amine Tougaî et la contraindre à un rôle strictement défensif. Comme plan défensif avec deux lignes rapprochées, ça a bien marché durant toute la première mi-temps pour défendre le but d’avance de Montasser Talbi d’une jolie tête sur corner bien botté. Les «Guerriers du désert » se sont trouvés à court de solutions dans l’animation offensive et n’ont pu égaliser que sur penalty de Riyadh Mahrez peu avant la pause.
Mais si la mission a été bien remplie durant les 45 premières minutes par les Tunisiens, il y a eu ce fléchissement qu’on redoutait en seconde mi-temps après les changements opérés par Djamel Belmadi avec l’entrée de Houssem Aouar et de Mohamed Amine Amoura et sans le poteau droit sur lequel a atterri un deuxième ballon de Riyadh Mahrez et sans une très belle parade du gardien Aymen Dahmen sur un tir très puissant de Chaïbi, les Aigles auraient pu encaisser un deuxième but et n’auraient pas pu empêcher la défaite.
Jalel Kadri maintenu ?
C’est dire que même avec un bon comportement défensif qui empêche l’adversaire de jouer et qui réduit les espaces et les opportunités de marquer devant son armada offensive, c’est insuffisant pour gagner si on n’a pas une ligne d’attaque percutante et omniprésente durant les 90 minutes. L’entrée de Hamdi Laâbidi à vingt minutes de la fin a été plus une consolation pour le joueur après avoir été sollicité dans le temps additionnel contre la Guinée équatoriale. Le même changement bizarre a été réédité avec cette fois Mohamed Dhaoui qui a fait son entrée pour grignoter les minutes qui restent pour sauvegarder le nul. Avec ce résultat en terre algérienne et en amical devant une Algérie métamorphosée et en pleine transition, Jalel Kadri a réussi à atténuer quelque peu la déception de la défaite et de la piètre prestation devant la modeste Guinée équatoriale. Mais ça n’empêche pas que la question de son maintien comme chef de staff de la sélection sera à l’ordre du jour dans les prochains jours.
crédit photos : © Mokhtar HMIMA