A Sidi Bou Saïd, les galeries ont, semble-t-il, signé un accord : se mettre au diapason et offrir des expositions, sinon complémentaires, du moins partageant une même vision. C’est ainsi que la galerie Le Violon Bleu invite cette semaine ses artistes à travailler «Au-delà des structures», répondant implicitement à la galerie Gorgi qui, elle, exposait «Au-dessous de la terre.»
Sept artistes ont travaillé avec Khedija Hamdi sur l’ambition de cette jeune curatrice de créer un pont artistique entre la Tunisie, son pays natal, et l’Espagne, son pays d’accueil.
«Au-delà des structures» est une exposition qui allie la nature et l’architecture, autour d’artistes ayant la Méditerranée en commun et dont le vocabulaire s’inspire autant d’une obsession de voûtes que de celle des ailes d’un insecte ou des nœuds d’un vieux tronc. «Rompre avec les structures, les dépasser, c’est oser sortir de sa zone de confort et retourner aux sources, à l’essentiel et, par-dessus tout, à soi-même, jusqu’à accepter notre propre fragilité», écrit Khedija Hamdi.
Cette fragilité, c’est dans les ailes des papillons que la trouve Chahrazed Fekih, dans les châteaux de son enfance pour Bruno Marrapodi, dans son rêve de devenir un arbre de Hela Lamine, dans la main cactus—menaçante ? — de Marc Herrero, dans les broderies de Penelope—Asma Ben Aïssa. En fait, dans cette exposition, ce qui est le plus intéressant sera la vision et l’interprétation que chacun fera de ce bond au-delà des structures.