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Valoriser la formation professionnelle 

Editorial La Presse

Tout le monde n’est pas censé réussir dans les études, c’est la loi de la vie. Le processus de sélection dans le chemin des études depuis l’école de base jusqu’à l’université, qui fait jouer la concurrence et la compétition, n’est pas parvenu jusqu’à aujourd’hui à faire l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi. Autrement dit, nous avons toujours des diplômés qui ne trouvent pas de débouchés. Ce n’est pas notre sujet. Notre propos s’adresse à ceux qui, au lycée ou avec un bac en poche, n’ont pas pu percer jusqu’au bout. Ces gens sont livrés à eux-mêmes avec un désespoir qui les accompagne et une mauvaise image transmise par notre société. Dans cette optique, la formation professionnelle reste une alternative sérieuse et efficace qui peut leur ouvrir les portes du succès. C’est une filière ancienne dans notre pays qui essaye depuis fort longtemps de récupérer des élèves qui n’ont pas réussi dans le cursus ordinaire, ou ceux qui détiennent un diplôme de Neuvième, voire un bac, et qui décident de passer par la formation professionnelle pour acquérir les abc des métiers tels que l’électricité, la menuiserie, la plomberie, la réfrigération, la technique de froid et climatisation, l’électronique et d’autres métiers indispensables à la société mais hélas devenus rares. Et bien que l’Etat se montre de plus en plus généreux envers cette filière avec des budgets alloués et différents cursus et enseignants mis à disposition selon la spécialité, il y a encore cette appréhension. Une appréhension puisée des idées reçues « débilitantes » de notre société qui ne valorise que les diplômés universitaires et qui marginalise la formation professionnelle.

Et pourtant, c’est aussi un chemin d’études, mais appliqué, tourné plus vers les métiers qui sont si demandés aujourd’hui. Mais que peut-on faire devant ces dogmes hérités ! Il faudra valoriser la formation professionnelle et lever ce préjugé qui en fait la branche des «ratés». Les parents, dans ce cas, doivent être intelligents : si le garçon ou la fille n’est pas fait pour l’école ou l’université, autant qu’il gagne du temps et cherche à apprendre un métier dans les règles de l’art et en plus gratuitement,  avec l’Etat qui  verse de l’argent pour cela. Aujourd’hui, ce sont des métiers rares er très rentables que la formation professionnelle offre, et les exemples de réussite sont nombreux à ce sujet. Des jeunes ont monté leurs sociétés et créé des postes d’emploi grâce à la formation professionnelle. Mais il manque toujours cette reconnaissance sociale à l’«output» de la formation professionnelle. Or, c’est vital pour l’économie, c’est motivant pour les sujets eux-mêmes et cela permet de décharger l’Etat et de diminuer le chômage en donnant un vrai espoir. La formation professionnelle n’est pas une honte, loin de là, c’est un domaine de réussite créateur de richesse et d’emplois.

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