L’un des réalisateurs arabes de documentaires les plus en vue dans le monde est parmi nous en Tunisie pour préparer le tournage de son prochain film. Le Syrien Talal Derki a choisi les décors tunisiens pour son prochain film «Un monde invisible». Le Tunisien Moncef Taleb (Inside production) sera son coproducteur sur cette œuvre originale dans son approche du documentaire.
De Sundance à Zagrebdox en passant par Krakow film festival et Dubai film festival et jusqu’à un Oscar en Allemagne, Talal Derki est devenu une référence internationale dans le documentaire de création et surtout du documentaire qui s’intéresse aux droits humains et aux libertés. «Of Fathers and Sons» (plus de 60 prix internationaux) «Return To Homs» ou dernièrement «Under the Sky of Damascus» pour ne citer que ceuxlà sont parmi ses œuvres les plus poignantes.
Quand nous l’avons rencontré à Tunis, Talal Dekri nous a confirmé que ce genre de documentaire est une prise de risque et que après la sortie de «Of Father and sons»où il a infiltré le réseau de Daech en Syrie , il a reçu plusieurs menaces de mort et qu’en Allemagne ( où il vit actuellement), on lui a désigné une garde rapprochée .
«Deux ans après ce film et les menaces que j’ai endurées, je n’ai rien pu réaliser, c’était un traumatisme…». Ensuite Talal Derki réalisera «Sous le ciel de Damas» qui décrit l’exploitation sexuelle des femmes syriennes et la violence qu’elles subissent. Un film qui sera projeté au festival de Berlin 2023. Talal Derki est donc en Tunisie pour préparer le tournage de son nouveau documentaire «Invisible world» «Monde invisible». Nous lui avons demandé de nous en parler. «Il s’agit d’un film qui contient beaucoup de spiritualité et où la magie du désert joue un très grand rôle, dit-il. Ce documentaire retourne aux origines de l’homme.
Je veux dire Le principe sur lequel nous avons été conçus en tant qu’êtres humains. C’est un film de recherche, un film philosophique sur le sens de l’humanité à une époque où les gens sont devenus les esclaves des nouvelles technologies, des smartphones avec une intelligence artificielle qui commence à prendre la place de l’être humain. Nous avons besoin de faire le point dans cette époque où nos certitudes humaines sont en train de s’effondrer. Ce film est pour moi une ligne de résistance».
C’est le premier documentaire où l’auteur syrien sort de sa zone de confort, à savoir les sujets sur les droits humains. Ce film semble chercher la beauté inhérente à l’être humain et qui est en train de s’effilocher. Cette fois, le désert de la Tunisie a ensorcelé Talal Derki et il constitue même un élément d’écriture dans son film.