A ce titre, il est bon de rappeler que le Parlement britannique vient d’adopter, mardi 18 juillet, une loi qui a été qualifiée de très controversée sur l’immigration justement. Cette loi, selon certains médias occidentaux, « prévoit d’empêcher les migrants arrivés au Royaume-Uni de manière illégale de demander l’asile dans le pays ».
Le ballet des hauts responsables européens a été couronné par la signature, le 16 juin dernier, du mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union européenne portant notamment sur la stabilité macro-économique, la transition numérique et la transition énergétique verte, le rapprochement entre les peuples et bien évidemment l’épineuse question de la migration et la mobilité selon une approche holistique, comme l’avait toujours soutenu le Président Kaïs Saïed. Il ne s’agit nullement d’un « deal » actant l’acceptation d’une proposition européenne inhérente au contrôle du flux migratoires à partir de nos côtes en contrepartie d’un échange économique. La lutte contre l’immigration clandestine nécessite une approche globale et une coopération multilatérale axée sur des valeurs comme le bon voisinage et la consécration du principe de souveraineté permanente des Etats.
En effet, quand l’immigration irrégulière prend des proportions dantesques et menace la sécurité nationale, il est du devoir de l’Etat de prendre les mesures qui s’imposent. A ce titre, il est bon de rappeler que le Parlement britannique vient d’adopter, mardi 18 juillet, une loi qui a été qualifiée de très controversée sur l’immigration justement. Cette loi, selon certains médias occidentaux, « prévoit d’empêcher les migrants arrivés au Royaume-Uni de manière illégale de demander l’asile dans le pays ». Confronté à l’arrivée massive des immigrants par la Manche, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, a promis de stopper ces flux, selon la même source qui ajoute que « le gouvernement veut que les migrants, après avoir été placés en détention, soient rapidement expulsés ».
C’est dire combien ce fléau harasse les pays qui le subissent. Que faire alors et quelle attitude prendre quand ces traversées de tous les dangers sont soutenues par des réseaux criminels. Tout récemment, lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale, le Président Kaïs Saïed a dévoilé que d’importantes sommes d’argent ont été transférées vers notre pays au profit des ressortissants de l’Afrique subsaharienne qui y sont établis. Ces réseaux, bien organisés, profitent vraisemblablement de l’appui de certaines parties interférant, elles-mêmes, dans la chaîne de lutte contre l’immigration clandestine. Il est question même de voyages VIP organisés dans le cadre de ces déplacements irréguliers de la Tunisie vers la rive nord de la Méditerranée. Un marché devenu juteux affectant tous les pays du monde.
« Le mémorandum d’entente est un mécanisme diplomatique efficace »
La Tunisie est ciblée de plein fouet par cette vague d’immigration en raison non seulement de sa proximité de l’Europe, mais aussi de ses engagements auprès des instances internationales en matière de respect des droits humains. Les organisations criminelles profitant de cette double aubaine ont choisi notre pays comme plateforme de départ, et visiblement ne comptent pas s’arrêter de sitôt.
La société civile, de son côté, de par son rôle, doit soutenir ces réfugiés potentiels, candidats à l’exil, acculés à l’immigration, mais il faudrait qu’elle traduise sur le terrain cet élan de solidarité. Sensibiliser, c’est bien, apporter concrètement de l’aide, c’est encore mieux.
Les jours prochains apporteront du nouveau. Rien ne sert de se perdre en conjectures comme l’ont déjà fait les plus sceptiques au point de revendiquer un deal avec les pays du Nord pour mieux contrôler le flux migratoire à partir de ses côtes en contrepartie de soutien économique.
Il est utile, à ce titre, de proposer l’explication d’un diplomate chevronné relative à la signature de ce mémorandum : « Des lors qu’il s’agit d’un document dont les dispositions ne prévoient pas une ratification de part et d’autre par les chambres législatives, ce document n’a pas la force juridique. Cela dit, le mémorandum d’entente est devenu un mécanisme diplomatique efficace, fiable et pratique. Il ouvre la voie vers la conclusion d’accords plus solides et contraignants qui engagent les pays concernés et renforcent les mesures de confiance entre les parties concernées ».
Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, a été reçu mercredi 19 juillet à Rome par son homologue italien, Matteo Piantedosi. Cette visite intervient quelques jours avant la conférence autour de la migration irrégulière à laquelle prendra part le Président Kaïs Saïed aujourd’hui, dimanche 23 juillet, ainsi que plusieurs chefs d’État et de gouvernement méditerranéens.