Accueil A la une Le Conseil des ministres décide une option de fusion entre Snipe-La Presse et Dar Essabeh : Saïed offre une nouvelle vie à deux monstres sacrés de la presse écrite

Le Conseil des ministres décide une option de fusion entre Snipe-La Presse et Dar Essabeh : Saïed offre une nouvelle vie à deux monstres sacrés de la presse écrite

Nombreux sont ceux qui pensent que le choix du Président de la République de sauver Snipe-La Presse et Dar Essabeh est un coup d’épée dans l’eau car, selon eux, les entreprises de la presse écrite sont appelées à disparaître face au rouleau compresseur de la digitalisation. Cependant, Saïed passe la vitesse supérieure et balise la voie de la prospérité pour ces deux grands groupes en scrutant l’horizon de la fusion entre eux. Cette décision intervient un jour après sa visite à la Kasbah.

Cette décision retenue comme une option économique viable par le Conseil des ministres présidé par la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, qui s’est tenu hier à la Kasbah, sera entérinée par le Comité de pilotage qui se penche déjà sur le dossier de la restructuration de Snipe-La Presse et qui élargira ses travaux pour inclure celui de Dar Essabeh.

C’est un tournant majeur dans l’histoire de la presse écrite en Tunisie qui va transformer le paysage médiatique dans notre pays étant donné la force de frappe qui sera déployée par une nouvelle synergie entre ces deux entreprises historiques.

D’abord, il faut rappeler qu’entre Dar Essabeh et Snipe-La Presse, il y a des liens forts et qu’ils se sont toujours serré les coudes en temps de crise. C’est dans les ateliers de La Presse que se confectionnaient le journal Assabah, tout comme Jeune Afrique ou Al Moujahed, organe du FLN algérien. Mais c’est aussi à Dar Essabah que La Presse trouve soutien en temps de panne de sa rotative ou pour emprunter du papier en vue de publier son quotidien. C’est pour dire que la mutualisation des efforts des deux groupes est une suite naturelle qui devrait évoluer vers un partenariat stratégique et pérenne.

En effet, cette démarche serait judicieuse et opportune à plus d’un titre. C’est que des économies d’échelles pourraient rebomber le torse des deux entreprises au niveau des bénéfices qui pourraient être engrangés sur les achats groupés du papier, des intrants ainsi que sur le plan de la distribution. Sur le plan commercial, on verra l’émergence d’une force incontournable pour les annonceurs publics et privés car on sortira de la logique de la concurrence vers celle de la complémentarité pour explorer d’autres pistes de revenus. Les deux groupes étant dépositaires d’un legs historique spécifique représentent aussi un patrimoine national qu’il faut non seulement préserver mais aussi valoriser et exploiter une fois leurs archives numérisées. Cela conduira, grâce à la monétisation du contenu, à offrir aux chercheurs, aux historiens et aux étudiants par exemple un accès payant à une mine d’informations qui n’existe nulle part que dans les caves des deux maisons. En imprimant plus de quatre journaux, les rotatives des deux groupes amélioreront leurs taux d’occupation et pourraient aussi faire évoluer leurs offres à d’autres activités et secteurs tels que le packaging ou le livre scolaire.

En ce qui concerne l’offre éditoriale, ce rapprochement stratégique pourrait créer une mobilité des journalistes entre les différents supports, combler certaines vacances de poste et insuffler une nouvelle dynamique grâce à un mariage entre l’esprit d’initiative et l’agilité du privé et la maturité de la ligne éditoriale du service public.

Il serait fastidieux d’énumérer en quelques lignes les avantages possibles que pourrait générer une telle fusion-acquisition ou intégration du groupe Dar Essabah par Snipe-La Presse.

D’aucuns y verront comme toujours une nouvelle mainmise de l’Etat sur deux grands groupes de presse, mais ce ne sera nullement le cas ni l’intention. Car il faudrait garder les spécificités historiques de chacune des deux maisons de presse, procéder à une analyse SWOT des forces et faiblesses, pour aborder l’avenir avec enthousiasme et sérénité. C’est un coup de maître qui, malgré l’imbroglio judiciaire et les affaires intentées en justice contre Dar Essabeh par quelques actionnaires héritiers. Ces derniers seront finalement rassurés quant à l’avenir de Dar Essabeh fondé par feu Habib Cheikhrouhou et dont le nom en tant que fondateur restera gravé à la Une de ses journaux. Il met fin aux tergiversations et à la mauvaise gestion des bien confisqués et donne à Snipe-La Presse de nouvelles ailes pour voler encore plus haut. Maintenant que la voie est claire, il faut passer immédiatement à l’action.

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