Déjà éliminés, les Sfaxiens n’ont rien à perdre pour abandonner leurs réflexes défensifs et jouer l’attaque.
Le classico tunisien en terre saoudienne pour le compte de la troisième et dernière journée de la première phase de la Coupe arabe ne sera pas le grand choc dont on avait rêvé entre deux équipes concernées toutes les deux par un quitte ou double pour une qualification au second tour. Le CSS est déjà éliminé après les deux défaites contre Al-Shorta irakien et Al-Ittihad de Djeddah et l’Espérance n’est pas sûre de passer, car elle n’a pas son destin en main et doit vaincre et attendre un cadeau des coéquipiers de Karim Benzema qui doivent ne pas concéder le point du nul suffisant au club irakien pour décrocher le deuxième billet de ce groupe pour la seconde phase. Côté sfaxien, la pression ne sera pas donc très forte et ça ne pourra que faciliter le match pour les hommes de Anis Jerbi et les inciter à jouer sans complexe et à se livrer à fond pour terminer cette Coupe arabe par une victoire et ne pas rentrer avec un triste bilan. Le président du comité de direction provisoire, Jawhar Lâadhar, et le coach du hasard, Anis Jerbi, n’ont pas intérêt à faire de la prestation contre Al-Ittihad malgré la défaite un motif de satisfaction pour cette participation en Coupe arabe et un arbre qui cache la forêt. Car ce qui restera en fin de compte, ce qu’on retiendra, après ce premier tour, pour une analyse sereine et objective ce sont les chiffres. En cas de faux pas devant les «Sang et Or» aujourd’hui, ce sera un zéro point pas glorieux et même humiliant en trois matches et le retour à Sfax la tête basse.
Un visage offensif
Bien se comporter défensivement et parvenir à empêcher l’adversaire de développer son jeu à sa guise sans offrir un visage séduisant sur le plan offensif, ça ne peut pas être une source de fierté. Le football est un spectacle qui ne peut être assuré que par un grand nombre de buts marqués. Le festival de l’équipe d’Al-Nasr avec cette soif de marquer qui ne s’est arrêtée qu’au dernier coup de sifflet de l’arbitre après quatre ballons mis dans les filets de l’USM en est l’une des belles illustrations. Le coach des «Noir et Blanc», Anis Jerbi, au lieu de se féliciter de sa bonne stratégie défensive sans parler de son échec sur le plan offensif, ferait mieux de présenter un onze plus équilibré avec de très bons atouts en attaque. Une défense à trois centraux (Ghram-Kouamé-Nasraoui) c’est plus sécurisant, certes, comme l’a avoué le gardien Mohamed Hédi Gâaloul. C’est une bonne option à condition de libérer les deux latéraux pour plus de montées sur leurs flancs, plus de glissement au milieu de terrain et plus de renforts pour la construction et les opérations offensives. Mahmoud Ghorbel et Achraf Habbassi ont ce tempérament d’excentrés qui se portent plus vers l’avant que Mohamed Salah Mhadhebi et Mohamed Aziz Saihi ou Ahmed Ajjel dont les réflexes sont beaucoup plus défensifs. Un seul demi sentinelle suffirait (Naby Camara) en l’absence de Bella Moussa Conté, suspendu, pour aligner un bon quatuor de joueurs qui ont le profil de créateurs et de finisseurs. Baraket Hmidi, Wadhah Zaidi doivent figurer dans le onze de départ comme joueurs de percées sur les couloirs. L’Ivoirien Diby Gautier Bérenger doit continuer à avoir sa chance puisque Hussein Ali sera lui aussi absent. La carte du jeune Youssef Becha comme deuxième attaquant de pointe avec Amanallah Haboubi est envisageable, car ce jeune joueur a un sens et un flair du but qui peuvent être d’une grande utilité pour résoudre le problème d’inefficacité devant les buts. Reste à savoir si l’entraîneur Anis Jerbi aura l’audace et le culot de jouer et de presser haut l’Espérance, d’opter pour un débat ouvert et spectaculaire avec un état d’esprit conquérant. Ce n’est pas garanti avec ce coach qui pense avant tout à assurer ses arrières et à ne pas perdre plutôt qu’à mettre de la vitesse, de l’intensité et de la générosité devant pour gagner.