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Un souci de gouvernance

Editorial La Presse

L’avenir des entreprises publiques tunisiennes semble très incertain. Les dernières statistiques révèlent des dettes plutôt colossales. Selon un rapport récent de la Banque africaine de développement, cet endettement s’est situé, en 2021, aux alentours de 9,8 milliards de dinars contre seulement 6 milliards en 2019.

Pour 2023, on parle déjà d’un montant beaucoup plus important. Une tendance haussière fort inquiétante, et qui, à court et moyen terme, risque de menacer sérieusement la survie de ces entités.

Il est vrai que la crise sanitaire du Covid a contribué à l’aggravation de la situation déficitaire des entreprises publiques, mais les causes réelles sont beaucoup plus profondes.

A ce stade, la majorité des experts s’accordent à dire que le manque de fiabilité du système de gouvernance au niveau des entreprises publiques est à l’origine de tous les maux. Un système qui est à la fois mal conçu et peu adapté aux nouvelles exigences de la réalité économique, ce qui explique, en grande partie, les problèmes de performance et d’efficacité de ces unités.

En plus de cette question, les interventions, souvent complaisantes, de certains décideurs dans la politique de recrutement ont aggravé la situation de ces institutions. Car, faute d’une approche par compétence, ces interventions ont fini par impacter sérieusement la gestion des entreprises publiques et créer, ainsi, des surcharges inutiles et pénalisantes au niveau de leurs effectifs.

Toutes ces défaillances liées à la politique de gouvernance ont été très lourdes de conséquences. Et ce sont notamment les dérapages financiers et leur impact sur le budget de l’Etat qui préoccupent le plus. D’où l’urgence d’un programme de réforme globale et d’une restructuration «sérieuse». L’un des points essentiels, d’ailleurs, sur lesquels devrait reposer l’accord de la Tunisie avec le FMI.

Certes, l’adoption, en février dernier, d’un décret modifiant la loi sur la gouvernance des entités publiques constitue un premier pas important, mais cela reste insuffisant. De ce fait, l’instauration d’une «méthodologie d’identification des risques budgétaires liés à cette catégorie d’entreprise», comme le retient la Banque mondiale, peut être un élément fondamental de performance.

Egalement, la privatisation, reposant sur un diagnostic exhaustif et, plus encore, associée à un bon assainissement financier, peut s’avérer une alternative stratégique.

Cette option est d’autant plus indispensable qu’elle s’engage dans la perspective d’alléger, d’abord, les charges inutiles sur le budget de l’Etat, et, ensuite et surtout, de générer de nouvelles ressources qui pourraient servir au financement des programmes nationaux de développement. Ce qui signifie que les dépenses globales pour le fonctionnement baisseraient en volume et gagneraient en valeur. Malheureusement, cette perspective audacieuse reste, du moins pour le moment, trop floue.

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Un commentaire

  1. Dr. E. Moudoud

    7 août 2023 à 20:11

    MERCI SI ANIS POUR CE ‘DIAGNOSTIC’ SI JUSTE…QUANT AUX SOLUTIONS ‘STRATÉGIQUES’ DANS LE CADRE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE NOTRE PAYS AINSI QUE ‘TECHNIQUES ET ORGANIZATIONNELLES’ INTERNES – SURTOUT LA GESTION ‘CRIMINELLE’ DES RESSOURCES HUMAINES DEPUIS 2011…ME LAISSENT ENCORE TRÉS ‘SCEPTIQUE’…UN JOUR PEUT-ÊTRE… OU COMME ON DIT SI BIEN CHEZ NOUS QUAND ‘LES POULES AURONT DES DENTS’…ET CECI MALGRÉ TOUS LES EFFORTS DE RÉFORMES DE NOTRE KAIS SAIED. CAR IL FAUT CHANGER NOS ‘MENTALITÉS ET PERCEPTIONS’ DE L’ENTREPRISE PUBLIQUE (PE) – D’UNE ‘CAISSE D’AIDE SOCIALE’ À UN ‘VÉRITABLE ACTEUR ÉCONOMIQUE PUISSANT’ AU SERVICE DE LA PATRIE ET NON À QUELQUES ‘PARTIS POLITIQUES CORROMPUS’ VENDUS À L’ÉTRANGER – À TRAVERS LA PASSATION DES MARCHÉS ENTRE AUTRES…VIVE LA TUNISIE. VIVE LA RÉPUBLIQUE. VIVE KAIS SAIED. BOURGUIBA NE MOURRA JAMNAIS…JAMAIS.

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