Accueil Culture Demain à Carthage : Au goût de l’Afrique

Demain à Carthage : Au goût de l’Afrique

Fidèle à sa tradition, le festival international de Carthage consacre une soirée à la musique africaine. Une musique dont les sonorités et les voix influencent aussi bien la nôtre «maghrébine» qu’occidentale. Retours aux sources d’une musique aussi riche que diverse qui enthousiasme le public à chaque rendez-vous.  Le 15 août, sur la scène du théâtre romain de Carthage, le public aura droit à une bouchée double. Entre la Nigériane Yemi Alade et l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly le voyage est garanti.

L’artiste afropop du moment est féminine ; elle était en concert à l’Olympia à Paris le 6 novembre 2022 ! La chanteuse et compositrice nigériane, surnommée par ses fans ‘Mama Africa’ pour l’amour qu’elle porte à sa terre natale, a sorti quatre albums, un EP et de nombreux hits singles. Dotée d’un charisme et d’un magnétisme hors du commun, Yemi Alade s’est produite sur scène devant des milliers de personnes à travers l’Afrique, l’Europe et aux Etats-Unis, mais aussi pour des audiences plus exclusives comme les Nations unies, le Global Citizen Fund et la famille royale britannique, pour ne citer qu’eux. Nommée aux BET Awards et MOBO Awards et lauréate de la ‘Meilleure interprète féminine’ aux MTV Africa Music Awards deux années de suite, Yemi Alade est aussi la première star afropop africaine à atteindre 100 millions de vues sur Youtube et VEVO avec son hit Johnny. Elle personnifie la femme africaine libre, confiante, indépendante, drôle et fière de ses racines. Une super star adulée au franc parler, façon grande sœur ! Avec sa voix puissante et ses chorégraphies énergiques, l’inépuisable Yemi Alade décloisonne l’Afrobeat, y infusant une bonne dose de Pop, de Hip-hop, de Reggae, de Soul et de Gospel.

Quant à Tiken Jah Fakoly, nous évoquons vingt-cinq ans de carrière en musique, d’engagement, de triomphes, de coups durs aussi. Tiken Jah Fakoly est encore et toujours présent, il ne lâche rien. Toujours indigné, véhément, généreux, à la pointe de ce combat qui constitue toute sa vie : l’Afrique, son unité, son droit à sortir de la misère. Toujours armé du même glaive, ce chanteur de reggae au verbe sans concession, au rythme implacable, n’omet tout de même pas d’être inclusif et festif.

Au point de nous faire prendre conscience que ce combat, en somme, c’est autant le sien que le nôtre. Contempteur des puissants, incorrigible pourfendeur de leurs dérives, aiguillon des bonnes volontés assoupies, il est aujourd’hui le dernier héros musical issu d’une lignée royale, représentée,  coiffée par Fela Kuti et Bob Marley.

Avec «Le Monde» est chaud, son dixième album studio, Tiken endosse la tunique de l’éco-guerrier pour évoquer cette actualité on ne peut plus brûlante du réchauffement climatique. Phénomène qui constitue à la fois l’ultime supplice infligé aux populations du sud et la crise qui synthétise toutes les autres, l’injustice suprême dont découlent les sécheresses, les inondations, les famines, les guerres et les migrations. Une réaction en chaîne infernale mise en perspective au gré de cet album coup de poing.

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