Accueil A la une Transport public : On n’est pas sorti de l’auberge.. !

Transport public : On n’est pas sorti de l’auberge.. !

Nos transporteurs vivent complètement déconnectés d’avec leurs clients. Qu’il s’agisse de la Transtu, de la Sntri, de la Sncft ou des autres opérateurs régionaux, le courant ne passe plus ou passe mal.

À l’origine de ce constat : la détérioration des services et l’état lamentable des moyens de transport. D’un côté, les usagers qui n’en peuvent plus de cette situation intenable dans laquelle ils vivent quotidiennement, et, de l’autre côté, nous sommes face à des responsables qui n’ont rien à proposer.

Interagir avec ses clients

A l’exception de cette toute petite embellie avec la mise sur les rails de la ligne E du RFR, le 20 mars dernier, et la lutte héroïque contre le vandalisme des trains de la banlieue sud de Tunis, tout le reste baigne dans le marasme le plus absolu.

On ne constate plus cette dynamique que nous avons connue à l’intérieur de nos différentes sociétés de transport. Aujourd’hui, on a l’impression que tout le monde se croise les bras et se place en spectateur. Pourtant, il est du devoir de chacun de nous de rappeler que ces entreprises nationales ou régionales organisaient de nombreuses manifestations et rencontres en lien avec les préoccupations de leurs usagers. À cet effet, on mentionnera, à titre d’exemple, les panels pour les usagers de la banlieue sud qui se tenaient de façon périodique à la Sncft.

Heureusement, la société du métro du Sahel est venue nous rappeler cette bonne vieille tradition d’il y a près de trois décennies. C’est à juste titre que les responsables du métro du Sahel ont pensé à remettre cette pratique au goût du jour. Et c’est tout à leur honneur.

La réunion du panel des usagers de la ligne du métro du Sahel, qui s’est tenue à Sousse le 15 mars dernier, montre, si besoin est, que n’importe quelle entreprise ne peut vivre en autarcie ou, renfermée sur elle-même comme l’est la Sncft, actuellement. Elle est condamnée à interagir avec ses partenaires et ses clients. La présence de responsables de la société et de responsables régionaux au cours de cette réunion était de nature à aider à mieux cerner les problèmes et à leur trouver des solutions.

En fait, de telles rencontres ne peuvent que contribuer à la bonne marche de la société et à établir des canaux de communication pour le bien de tout le monde. Notamment à la suite de l’aggravation du phénomène des agressions contre le métro du Sahel.

Un grand apport

Cette bonne tradition du panel de la banlieue sud gagnerait à revenir dans les pratiques de la Sncft. Celle-ci souffre, comme beaucoup d’autres organismes publics, de l’absence de communication avec ses clients. Ces derniers se sentent, carrément, ignorés et écartés. Or, ils ont beaucoup à proposer et ne demandent qu’à être entendus.

Ce que d’autres responsables ont fait, il y a quelques années, pourquoi n’est-il pas possible de le rééditer ?

L’implication des clients peut se révéler un atout gagnant. Particulièrement dans la lutte contre le vandalisme. De par leur connaissance parfaite des différentes conditions de transport et de la mentalité des gens, ils peuvent constituer une source intarissable d’informations pour la Sncft. D’autre part, ils ne manqueront pas d’être partie prenante dans les campagnes de sensibilisation ou de volontariat.

Mais maintenir le contact avec les usagers, c’est aussi penser à leur faire plaisir grâce à des manifestations culturelles ou des concerts de musique, comme cela se faisait avant. Rien n’empêche la Sncft ou les autres sociétés de transport de se rapprocher de leurs clients par le biais de programmes ludiques et distractifs. L’objectif étant de mieux se comprendre et de s’entraider. Ce que nous proposons, faut-il le souligner, n’est pas une invention. Nos opérateurs de transport l’ont déjà fait à plusieurs reprises, à l’occasion de la commémoration d’un événement ou dans le cadre de l’animation, en général.

De l’argent dilapidé !

Donc, rien ne s’oppose à ce que l’on renoue avec ces bonnes habitudes. Par ailleurs, on aimerait attirer l’attention sur l’immobilisme qui caractérise nos sociétés de transport, à tous les niveaux. Personne ne veut tenter une nouvelle expérience ou une nouvelle approche pour sortir le secteur de sa léthargie. Rien ne semble vouloir bouger. Aucun responsable n’a été en mesure d’oser des innovations ou des suggestions constructives. Chacun se contente de rester tranquille dans son poste et d’attendre des consignes qui ne viennent pas.

Même au niveau de la billetterie, les clients ne se retrouvent pas et ne savent pas ce qu’ils doivent faire. Pire, certains employés ne connaissent pas la tarification appliquée pour telle ou telle destination ! Sur ce point, il serait bon de rappeler à nos compagnies (la Transtu, particulièrement) que dans de nombreux pays, il existe des promotions sur les tarifs et que, dans certaines occasions, on consent des privilèges ou des avantages à certaines catégories de clients ou pour certaines destinations. Rien de cela chez nous.

Le système de billetterie électronique reste statique. On nous avait annoncé son démarrage en 2015 puis en 2018 … En attendant Godot ! Beaucoup d’argent avait été gaspillé pour, soi-disant, aménager les stations du métro afin de les équiper des machines nécessaires. Tout cet argent n’a servi à rien puisque toutes les installations (ou presque) sont hors d’usage pour cause de vandalisme. D’autres sommes ont été ainsi dépensées en pure perte comme l’équipement des bus de caméras de surveillance ou d’enseignes lumineuses etc… (qui, pour la plupart, ne fonctionnent plus). Ces dépenses auraient pu être mieux utilisées pour acquérir de nouveaux bus et améliorer les conditions de transport et non pas aller dans les poches d’on ne sait qui.

C’est un exemple de très mauvaise gouvernance et de dilapidation de l’argent public.

Espérons que, désormais, nos transporteurs dépenseront leur argent dans des programmes plus utiles et qui ont la priorité plutôt que dans des actions de “prestige” aux relents de corruption.

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Un commentaire

  1. Ftouh

    23 août 2023 à 07:23

    Une catastrophe nationale, la seule solution pour remédier à tous ces problèmes c’est de privatiser ces entreprises par une privatisation partielle pour amener une bouffé d’oxygène et une autre politique de nos moyens de transports.
    Il faudrait dire aussi que le manque de civisme de nos citoyens contribue aussi à ce délabrement de l’ensemble des structures mises en place.
    Comme vous le décrivez dans votre article, nos bus comme nos trains et métros sont dégradés y compris les stations et abris bus d’un côté.
    De l’autre côté aussi le personnel sont complètement passif aux regards du matériel qui leurs a été confié durant leurs services.
    Il faudrait aussi verbalisé fortement les casseurs et leurs faire exécuté des travaux d’utilité publics.

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