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Point de vue | Le cas Mohamed Msellmani !

Point de vue

C’est une énorme polémique dans le milieu du volley-ball tunisien. Mohamed Msellmani, entraîneur et sélectionneur considéré comme l’un des plus expérimentés et compétents entraîneurs tunisiens, a été «remercié» par la Ftvb après avoir giflé une de ses joueuses lors du Mondial junior filles au Mexique. Une scène non filmée mais observée par les officiels de la Fédération internationale de volley-ball qui ont réagi illico presto et condamné Msellmani. Depuis, on ne cesse de parler de cet incident qui a pris de l’ampleur parce que cela a eu lieu lors d’un événement mondial. Les opinions divergent sur cet incident. Il y a ceux qui s’acharnant (trop parfois en cédant à la diffamation) sur Msellmani, et d’autres qui défendent le technicien et son historique et rejettent la manière dont la Ftvb a réagi. Les deux thèses s’appuient sur des arguments. Pour les premiers, gifler une joueuse (ou un joueur peu importe le sexe !) est interdit de la part d’un sélectionneur-éducateur. Il est révolu le temps des entraîneurs sévères et autoritaires qui se permettaient d’agresser leurs jeunes et moins jeunes joueurs dans une logique conservatrice et «paternaliste» qui considère les  joueurs comme des «enfants». Dans le camp adverse, l’acte a pris trop d’ampleur, et Msellmani n’aurait pas commis un crime contre la joueuse. Cela se justifie.

Le cas Mohamed Msellmani n’est pas isolé et ne doit pas être analysé comme tel. Il faudra le remettre dans son contexte. Msellmani appartient à cette génération d’entraîneurs encore conservateurs et exigeants qui aiment les méthodes assez musclées envers les jeunes joueurs. Pour lui, tout comme pour plusieurs de ses pairs, gifler un joueur ne doit pas être pris comme une humiliation, mais comme un encadrement strict dans l’intêrét du joueur. Difficile de le tolérer franchement aujourd’hui. Les joueurs d’avant exceptaient cela, et au contraire ils le justifient. Mieux, certains d’entre eux nous racontaient des anecdotes bouleversantes sur les gifles et autres châtiments de la part de leurs entraîneurs. Pour eux, ces entraîneurs étaient des «pères» et voulaient leur bien.

Mohamed Msellmani a commis une erreur, c’est une certitude. Ni la colère ni une erreur sur un match, rien ne justifie l’acte de gifler une joueuse. Ce qu’il a fait, les autres entraîneurs le font dans tous les sports et envers les jeunes, mais cela passe inaperçu. Etre autoritaire et exigeant, imposer le respect et la discipline se font aujourd’hui par d’autres moyens que la violence. On n’agresse plus les joueurs, mais on les rappelle à l’ordre, on ne les sanctionne plus par l’agression, mais par d’autres mesures. Il est révolu ce temps de la violence. Mais aussi faut-il respecter la carrière de Mohamed Msellmani et se rappeler que ce genre d’incidents survient partout dans le monde, mais on les traite autrement qu’un limogeage hâtif de la part d’un bureau fédéral qui gère mal ses affaires et qui se soumet aux «diktats». De plus, ces jeunes joueuses et joueurs  ne sont pas irréprochables du tout : quand vous les entendez parler, quand vous lisez ce qu’ils écrivent sur les réseaux sociaux et comment ils se comportent envers leurs entraîneurs et dirigeants, vous êtes choqués parfois par leur «insolence». Ces temps ont changé en sport, à l’image de la société en général. L’entraîneur ne se fait plus respecter, les joueurs et leurs parents se permettent de tout dire et de tout faire au nom de la liberté. Msellmani est fautif, ça c’est sûr, mais il fallait réagir autrement, et il ne fallait surtout pas lyncher un grand entraîneur et régler ses comptes avec lui sur un dépassement qu’il a commis.

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