Etourdissant pourrait être le terme approprié pour ce livre de Héla Msellati : «Piments et compagnie». Etourdissant de culture, de références, de clins d’œil, de détours, d’humour, d’associations d’idées quelquefois sans queue ni tête.
Ne vous attendez surtout pas à un livre de recettes. Ce n’est en aucun cas le propos de Héla Msellati. Mais raconter l’histoire de ces recettes, les histoires autour de ces recettes, la version officielle, celle familiale, celle intime, oui. Et essayer de la suivre dans ce délire culinaire de ses « Chroniques gourmandes de Méditerranée » est aussi étourdissant que jouissif.
Mais laissons la coupable s’exprimer, et justifier cette vertigineuse plongée dans les sens et les saveurs à laquelle elle nous convie.
«L’élaboration d’un plat, œuvre personnelle, est en même temps qu’un vœu de partage culinaire, la forme sans doute la plus élaborée du don de soi à l’autre… Excédant l’aréopage strictement féminin, quittant subrepticement l’espace de la cuisine, la recette, le produit, soupesé, tâté, manié, fut stratégiquement destiné à (at) toucher l’autre, l’estomac gargouillant, dans la ferveur du désir culinaire».
