Accueil Economie «SMU» | « Les jeudis de l’Afrique » : «Positionnement des startup tunisiennes en Afrique» 

«SMU» | « Les jeudis de l’Afrique » : «Positionnement des startup tunisiennes en Afrique» 

 

La «South Mediterranean University» a choisi le thème du «positionnement des startup tunisiennes en Afrique» pour sa 7e conférence du cycle des «Jeudis de l’Afrique», en collaboration avec le Forum tunisien des politiques publiques (Ftpp).

Parce que la Tunisie est un potentiel hub incontournable de l’innovation, un pays de startup au carrefour de la Méditerranée, de la région Mena et de l’Afrique, la «South Mediterranean University», a choisi le thème du «positionnement des startup tunisiennes en Afrique» pour sa 7e conférence du cycle des «Jeudis de l’Afrique», en collaboration avec le Forum tunisien des politiques publiques (Ftpp).  Pour la circonstance, elle a réuni un panel de très haut niveau composé de représentants de l’Etat, agissant dans la sphère des startup mais aussi de plusieurs acteurs privés du secteur pour débattre de la place que les entrepreneurs tunisiens peuvent obtenir sur le continent grâce à l’excellence de leur formation académique et à la confiance dont ils bénéficient de la part de nombreux investisseurs locaux et régionaux. «La qualité des projets auxquels nous sommes exposés témoigne de la pertinence de toute la chaîne de valeur», a déclaré à l’ouverture de la conférence Hela Chaari, directrice du Centre de Carrière et des Alumni à la SMU, citant à titre d’exemple «Instadeep», cette startup tunisienne qui a réussi la plus belle levée de fonds jamais réalisée par une entreprise de ce genre dans le pays. Zohra Slim, co-fondatrice et CWO d’«Instadeep », invitée de l’événement, a raconté le parcours de l’entreprise qui a débuté en 2014, alors que la notion de startup n’était pas connue et qui a dû partir ailleurs pour atteindre son niveau actuel de développement. «La Tunisie est maintenant en ébullition, il y a des nouveautés, il y a de nouvelles idées régulières», a-t-elle constaté, formulant le vœu de pouvoir effectuer des échanges avec des compétences étrangères en Tunisie pour éviter qu’elle ne se renferme sur elle-même. « Pour que nos startup puissent grandir, il faut ramener des talents de l’étranger», a-t-elle recommandé. 

Il est en effet attesté, comme l’ont souligné nombre d’intervenants privés dans le débat, que les lourdeurs administratives et la bureaucratie dans la phase de création des startup ne facilitent pas toujours la tâche des jeunes entrepreneurs. Si l’on y rajoute la rigidité du cadre de change et du paiement en ligne, le processus de financement, l’octroi des allocations mais aussi la non actualisation du Code des sociétés commerciales, les lancements de projets s’apparentent à un parcours de combattant. Cela a d’ailleurs immédiatement eu un impact sur les classements internationaux et index spécialisés qui ont situé, en 2022, la Tunisie au 83e rang mondial dans l’indice de l’écosystème des startup, cédant 9 places depuis 2019.

Les chiffres des startup en Tunisie

Selon « Smart Capital », un millier de startup gravitent dans la sphère entrepreneuriale tunisienne dont 49 sont étrangères. 884 labels leur ont été octroyés depuis 2019, tandis que 40% des startup en Tunisie ont une femme co-fondatrice, 31% d’entre-elles sont issues des régions et 2% sont l’œuvre de la diaspora (chiffres de 2021). Néanmoins, il existe un déséquilibre entrepreneurial entre les régions : le Grand-Tunis abritant plus de 70% des startup labellisées, devant Sousse (12%), Sfax et Nabeul (5%) puis Monastir 3%. Ces 5 villes accaparent donc à elles seules 95% de ces entités. Un seul gouvernorat, sur les 24 que compte le pays, en l’occurrence Siliana, ne dispose d’aucune entité labellisée.

Hela Chaari a également tenu à rappeler l’importance des SSO (incubateurs, accélérateurs, co-workingspaces ou autres) qui soutiennent les startup sur tout leur parcours en les guidant et les assistant pour leur permettre de décrocher leur premier ticket significatif pour aller plus loin dans leur processus de croissance. 50 des SSO de la place sont partenaires de «Smart Capital».

Et pourtant, seules 30% ont été accompagnées par des SSO. Côté public, ce sont 27 pépinières qui ont été créées sur tout le territoire tunisien.

Ces résultats sont l’aboutissement des différentes stratégies publiques engagées dans le but de positionner le pays en tant que hub technologique régional.

Maha Trabelsi, vice-présidente du Ftpp, a rappelé, durant la conférence, que « la réussite des startup passe par la capacité du pays à fédérer les énergies autour d’une même vision qui est le développement et le fait de catalyser la dynamique d’innovation en mettant en place un écosystème propice ». 

A l’heure actuelle, on dénombre 13 startup tunisiennes à l’étranger dont 5 en Afrique (au Maroc, en Côte d’Ivoire, en Egypte et au Niger). 49 startup possèdent un siège à l’étranger mais avec une filiale en Tunisie. Autant de belles aventures destinées à constituer une source d’inspiration pour la jeunesse tunisienne. La conférence a été modérée par Ridha Mahjoub, Emba Alumni et expert en développement commercial pour la zone Afrique.

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