Accueil Economie «Financing Investment and Trade in Africa 2023» : La nécessité d’une stratégie intégrée et multipartite

«Financing Investment and Trade in Africa 2023» : La nécessité d’une stratégie intégrée et multipartite

 

Le coup d’envoi de la 6e édition de la conférence internationale «Financing Investment and Trade in Africa» (Fita 2023) a été donné hier à Tunis avec pour thème «L’Afrique face à la crise mondiale et le rôle du secteur privé dans la réalisation d’une transformation économique permanente et massive».

A l’initiative du Conseil d’affaires tuniso-africain «Tunisia Africa Business Council-Tabc», le coup d’envoi de la 6e édition de la conférence internationale «Financing Investment and Trade in Africa» (Fita 2023) a été donné hier à Tunis, en présence de la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia.

Tenue cette année sous le thème «L’Afrique face à la crise mondiale et le rôle du secteur privé dans la réalisation d’une transformation économique permanente et massive», cette nouvelle édition accueille, pendant deux jours, les 20 et 21 septembre, plus de 3.000 participants, dont plus de 770 chefs d’entreprise venant de 60 pays.

Une année extrêmement difficile

A l’ouverture des travaux de cette rencontre inédite, le président de Tabc, Anis Jaziri, a indiqué que 2023 était une année exceptionnelle et extrêmement difficile pour le monde entier, surtout avec le conflit russo-ukrainien qui s’éternise et qui a des impacts très négatifs sur le continent africain. 

«Il s’agit également d’une année difficile pour l’Afrique avec les bouleversements politiques majeurs que nous sommes en train de voir au Niger, au Gabon, au Soudan… Mais 2023 est aussi une année difficile pour la Tunisie, les Tunisiens et les Subsahariens qui vivent avec nous, surtout après cette campagne de dénigrement dont la Tunisie a été victime et cette problématique d’immigration clandestine qui ne cesse de prendre de l’ampleur à l’échelle continentale… En revanche, malgré cette situation exceptionnelle, nous avons réussi à relever ce défi majeur grâce à nos partenaires en Afrique et partout dans le monde qui croient encore en la Tunisie», a-t-il souligné.

Dans ce même cadre, Anis Jaziri a adressé aux présents et aux décideurs politiques africains quatre messages clés. Tout d’abord, il faut redonner de l’espoir à 10 millions de jeunes Africains en chômage, qui ont pour seul objectif de rejoindre l’Europe au péril de leur vie. Le deuxième message est adressé aux grandes puissances de ce monde ; il est temps de regarder le continent africain avec plus d’humanité, plus d’équité, plus de partage et moins d’égoïsme. Quant au troisième message, il est adressé aux dirigeants africains pour qu’ils soient à l’écoute de cette jeunesse en évolution, en quête d’un avenir meilleur, un emploi stable et une vie digne. Finalement, mais non moins important, Anis Jaziri s’est adressé à la jeunesse africaine pour leur dire: «Croyez en vous, créez, innovez, entreprenez et surtout restez en Afrique pour son développement et pour contribuer à l’essor de ce magnifique continent ».

La Tunisie, porte de l’Afrique

Prenant ensuite la parole, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, a affirmé que la Tunisie est un pays qui s’est toujours engagé dans la préservation de l’intérêt du continent, en s’occupant de la terre africaine et en s’unissant avec ses peuples avec en main la volonté de l’unité de la vie, de la solidarité et de la coopération.

«Il est plus que jamais temps de travailler aujourd’hui sur une stratégie intégrée et multipartite, efficace et soutenue pour réaliser des progrès concrets. Cela ne sera possible que grâce à des partenaires solides et forts qui permettent de consolider et d’améliorer les conditions politiques, financières et économiques du continent. Dans cette optique, la Tunisie est en train de construire une stratégie complète avec le reste de l’Afrique, avec qui on a des ressources, des traditions culturelles et historiques certes différentes, mais qui sont complémentaires et qui peuvent se mélanger à tous les niveaux», a-t-elle souligné.

Dans le même ordre d’idées, la ministre a ajouté que la Tunisie est la porte à l’espace africain et qu’un plan stratégique efficace permet de l’approcher encore plus vers ce continent pour pouvoir profiter des possibilités d’investissement disponibles en Afrique, considérée comme le deuxième plus grand continent du monde en termes d’espace et de population.

«Au cours des dernières années, la Tunisie a contribué à la fortification des relations avec les pays africains, leurs organisations, leurs associations…, outre le renforcement des collaborations avec les différentes parties actives aussi bien au niveau régional qu’international. Dans ce sens, il ne faut pas oublier les efforts qui sont en train d’être déployés dans le cadre l’agenda 2063, le schéma et le plan directeur de l’Afrique visant à transformer ce continent en puissance mondiale pour l’avenir. On vise à travers ce plan stratégique à atteindre l’objectif de développement inclusif et durable du continent. Toutefois, la mise en place de ce cadre nécessite un effort supplémentaire pour la promotion de l’économie et de l’entreprise, et ce, en améliorant les initiatives commerciales et en investissant dans les deux sens, tout en soutenant l’accompagnement financier pour l’intérêt du secteur public et privé des pays africains. Un moyen pour les aider à réaliser des projets efficaces et rentables dans les différents domaines», a-t-elle expliqué. 

Pour conclure, Nemsia a affirmé que l’économie et l’investissement sont des éléments fondamentaux pour la proximité des nations. Ce sont aussi des moyens de financement et de développement pour créer de nouvelles opportunités économiques.

Pour rappel, outre la présence d’un grand nombre de ministres venant de plusieurs pays, pas moins de 80 speakers des différents continents et des bailleurs de fonds africains et internationaux (Banque africaine de développement, Afrique Zanzibar, Africa Finance Corporation, Banque mondiale, Banque européenne pour la reconstruction et le développement…) assistent à cette rencontre qui vise à renforcer le positionnement de la Tunisie comme portail de l’Afrique et à mettre en exergue la complémentarité panafricaine ainsi que la coopération Sud-Sud au service du développement continental.

Charger plus d'articles
Charger plus par Meriem KHDIMALLAH
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *