Projet «Stand Up»: Une industrie respectueuse de l’environnement

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Le projet Stand Up-Citet a pour objectif de renforcer les entreprises d’économie circulaire évolutives, reproductibles et inclusives en Méditerranée, et ce, à travers un écosystème de soutien aux firmes, d’innovation et de transfert technologique qui conduira à la création d’emplois durables pour les jeunes et les femmes.


Un collectif d’organismes d’intérêts économiques publics a organisé à Tunis un séminaire thématique consacré à la capitalisation du projet «Stand» après que ce dernier est arrivé à son terme (juillet 2020-décembre 2022). Les organisateurs qui sont le Centre international des technologies de l’environnement de Tunis (Citet), le Centre technique du textile (Cettex) et leurs partenaires du Centre d’activités régionales pour la consommation et le développement durable ont intitulé cette rencontre «Une action textile durable pour la mise en réseau et le développement d’entreprises d’économie circulaire en Méditerranée».

3,7 millions d’euro

Le projet «Stand Up-Citet» a pour objectif essentiel défini de «renforcer les entreprises d’économie circulaire évolutives, reproductibles et inclusives en Méditerranée en développant un écosystème de soutien aux entreprises, d’innovation et de transfert de technologie qui conduira à la création d’emplois durables pour les jeunes et les femmes».

Vaste programme, en vérité, pour lequel l’Union européenne a alloué un budget conséquent de près de 3,7 millions d’euro.

Selon ses concepteurs, le projet «Stand Up» est censé entraîner une augmentation des revenus des PME vertes existantes ainsi que la création de nouvelles entreprises textiles durables. Cela générera naturellement une demande de nouveaux emplois qui seront occupés par des personnes hautement qualifiées. Concrètement, 400 entreprises, implantées dans cinq pays méditerranéens et exerçant dans le secteur du textile (Espagne, Italie) et dans celui de l’habillement (Egypte, Liban, Tunisie), ont pu bénéficier de ce programme. Un certain nombre de ces entreprises dans une première phase de conception ont été prises en charge pour un soutien à la création de futures opportunités d’emploi ; 20 autres entreprises, en phase de démarrage et de croissance, ont bénéficié d’un support pour maintenir un emploi stable et créer au moins deux nouveaux emplois directs chacune. Outre cet impact socioprofessionnel, direct et indirect, de consolidation de l’emploi, le projet témoigne d’un souci majeur et constant d’œuvrer à la stimulation de l’innovation et à la minimalisation de l’impact environnemental négatif tout au long du cycle de vie du vêtement. Il facilitera également la transition de la région vers un mode de consommation et de production durables dans l’industrie du textile et de l’habillement. Dans l’ensemble, le projet marquera une étape importante dans la capacité de chaque région à exploiter le potentiel de l’éco-innovation et de l’esprit entrepreneurial dans les secteurs du textile et de l’habillement.

Saisir les opportunités commerciales

Le projet préconise le passage, devenu obligé, à un modèle circulaire écologiquement et socialement responsable dans le secteur textile, une industrie clé traditionnelle en Méditerranée. Le projet entend soutenir les entrepreneurs et les entreprises éco-innovantes du secteur textile dans 5 pays participants afin de les aider à saisir les opportunités commerciales et les emplois qui seront inévitablement générés par l’évolution verte dans la région. L’objectif du projet «Stand Up» est ambitieux, tout comme sa portée avec de nombreuses actions à entreprendre en matière de formation, de subventions financières, de stimulation du marché, de transfert de technologie, de protection des droits de propriété intellectuelle… En conséquence, les PME du secteur seront plus compétitives et, au niveau global, la chaîne de valeur sera renforcée et de nouveaux liens transfrontaliers seront établis.

Le projet «Stand Up» prévoit, à cet égard, d’intervenir auprès de quelque 400 entrepreneurs dont au moins 50% de femmes et de jeunes dans le but d’assurer leur formation, en une première phase d’idéation.

En leur phase de démarrage et de croissance, 50 entrepreneurs bénéficieront de bons d’un montant maximal de 9.000 euros. Par ailleurs, un système de bons d’éco-innovation a été instauré qui a octroyé à 20 entrepreneurs en vue de financer des innovations technologiques, de produits et de services. Le projet n’a pas omis, également, l’élaboration de trois documents de politique nationale sur le textile et l’habillement durables.

Des prix d’une valeur de 50.000 euros ont récompensé les solutions éco-innovantes destinées à l’industrie textile et de l’habillement.

En Tunisie, on fait état de quelque 47 start-up ayant bénéficié du soutien technique, financier et marketing pour développer leurs projets.

Les résultats du projet sont qualifiés de prometteurs. Ils ont permis de créer des emplois, de réduire l’empreinte environnementale du secteur et de stimuler l’innovation. Au niveau de l’emploi, le projet «Stand Up» aurait contribué à la création de plus de mille emplois. Ces emplois ont été créés dans des entreprises de toutes tailles, que ce soit des petites entreprises artisanales ou de grandes et moyennes entreprises.

Les défis à relever

Pour ce qui est de l’impact environnemental, annonce a été faite que le projet aurait contribué «grandement» à la réduction de l’empreinte environnementale du secteur textile-habillement. Les entreprises soutenues par le projet ont adopté des pratiques plus durables, telles que l’utilisation de matières premières recyclées, la réduction de la consommation d’eau et d’énergie, et la production de déchets moins polluants.

Pour ce qui est du volet de l’innovation, le projet «Stand Up» a stimulé, assure-t-on, l’innovation dans le secteur textile-habillement en Tunisie. Relevant que les entreprises adhérentes ont développé de nouvelles technologies et de nouveaux produits plus respectueux de l’environnement.

Le projet «Stand Up» a été un succès, se sont félicités les organisateurs, les intervenants et les experts, présents au séminaire, relevant cependant que des défis restent à relever et que le chemin est encore semé d’embûches. Le secteur textile-habillement en Tunisie se devant de poursuivre son engagement pour l’amélioration de ses conditions de travail.

Quant aux start-up et aux investisseurs potentiels, leur conviction doit être fermement ancrée de l’intime relation liant, aujourd’hui, éco-innovation et développement durable. Le secteur textile-habillement méditerranéen peut se tourner vers une production et une consommation plus respectueuses de l’environnement.

Cependant, le législateur et les décideurs sont redevables de poser les piliers juridiques et politiques afin que les efforts déployés dans le sens de la moralisation des activités industrielles ne soient pas vains et pour que soient concrétisés les vœux pieux d’instaurer, pour de bon, les meilleures conditions pour une industrie propre, respectueuse de l’environnement.

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