Pour un entraîneur, un joueur, être insulté, agressé verbalement, gêné par les propos des supporters, ça devient une monnaie courante et ça fait partie de leur métier. Tous les joueurs du monde, dans les grands et les petits clubs, sont insultés et lynchés directement ou indirectement sur les réseaux sociaux. Mais quand cette cascade d’insultes et cette culture de la diffamation des supporters envers les joueurs et les entraîneurs deviennent systématiques et organisées, et même intenses, là les choses deviennent inacceptables.
Est-ce qu’on doit accepter d’être toujours insulté, jour et nuit, et devenir la cible de gens déstabilisés et « complexés » pour justifier un salaire ? Est-ce que cette culture de haine et de diffamation qui dépasse le « tolérable » est une règle de jeu que l’on doit accepter et reconnaître ? C’est catégoriquement non pour différentes raisons. Il y a une énorme différence entre la pression et les réactions chaudes des supporters envers les joueurs au cours et après le match, et cette masse incalculable d’insultes et ces campagnes de dénigrement de basse échelle qui ciblent un entraîneur ou des joueurs. Un joueur de haut niveau ne doit pas être fragile et doit ignorer la colère et les propos durs et blessants des supporters. Il doit jouer et se donner à fond tout comme l’entraîneur.
Mais quand il y a des gens qui vous agressent verbalement et qui menacent votre intégrité jour et nuit en « live » et sur les réseaux sociaux, les choses doivent être condamnées. Et on revient pour la énième fois pour dire que tant que cette indulgence (injustifiable) persiste à l’égard de ces faux supporters qui agissent souvent sous l’ordre de certaines parties, on aura toujours du mal à arrêter ce fléau. Car attention, ces « voyous », qui se baladent dans les stades et les vestiaires et qui humilient les joueurs et les entraîneurs et les journalistes, sont connus et « protégés » par des dirigeants et des personnes qui mangent à tous les rateliers. Cette diffamation orchestrée est l’une des raisons qui explique la violence sur nos stades : ces agitateurs, laissés libres et impunis, mettent une tension démesurée et sèment les germes de la violence illimitée. Les lignes rouges sont déjà dépassées dans notre sport, et le pire est à craindre.