Accueil Société 10e Symposium international de l’Université de la Manouba (UMA) : Dialectique entre le local et le global

10e Symposium international de l’Université de la Manouba (UMA) : Dialectique entre le local et le global

 

C’est dans la lignée des précédentes sessions que la 10e édition du symposium international interdisciplinaire de l’Université de La Manouba (UMA) a eu lieu avant-hier pour s’étaler sur quatre jours. S’invitent au débat des chercheurs de différentes branches des savoirs, des universités tunisiennes et étrangères pour croiser les regards et explorer des hypothèses, des pistes de recherche et des chemins de production de connaissance dans les perspectives ouvertes par un binôme de concepts : Local/Global pour cette année. La rencontre de cette année vise à renseigner sur les avancées scientifiques autour de l’étude de l’effet de la globalisation, du multiculturalisme, de l’avènement des TIC, ainsi que de l’évolution des Technologies Clés Génériques TCG, auxquels le monde contemporain est confronté. C’est un engagement au besoin de penser et de réguler le global dans une réalité de gouvernances et d’organisations, établies et disparates, au local. D’autant plus qu’une attention particulière sera portée aux mécanismes et aux formes de cette régulation, dont la complexité augmente considérablement avec l’arrivée d’internet, de l’augmentation exponentielle de la puissance du traitement de l’information et de l’avènement de l’intelligence artificielle.

De nouvelles postures scientifiques

Selon un communiqué de presse, les organisateurs soulignent que  l’analyse du fond et de la forme des débats, stratégiques ou pratiques, renvoie à un autre binôme qui est celui de l’autonomie/hétéronomie-dépendance, qui s’intéresse au fonctionnement des institutions et des systèmes. Des équilibres entre les impératifs des exigences de l’ici et du maintenant face à l’engagement envers le futur et “l’au-delà” sont continuellement explorés, laissant émerger de nouveaux concepts, tels que celui du Glocal. Soit une nouvelle dialectique entre le local et le global, pour ainsi dire. Toutefois, les recherches menées localement ne contribuent pas toujours à des avancées globales, en raison des nombreuses barrières à leur dissémination, d’où l’intérêt d’explorer de nouvelles postures scientifiques et intellectuelles par le biais des échanges inter, multi et trans- disciplinaires et régionaux, que le symposium propose pendant 4 jours d’échange.

La crise du Covid-19 ou la guerre localisée entre l’Ukraine et la Russie ont impacté de manière globale la sécurité alimentaire, les normes de production et de consommation, comme la stabilité sociale de nombreux pays à travers le monde. On a observé une rapidité d’action coordonnée au local et au global, en rupture avec les lenteurs habituelles des nombreuses autres menaces partagées, telles que les changements climatiques, la finitude des ressources naturelles, l’immigration, la pauvreté ou la famine. A travers l’inflation généralisée et la perturbation des échanges, cette guerre induit des scénarios de “crise” inédits qui incitent à revenir sur les phénomènes de changement, les manifestations de l’épisodique, du circonstanciel et de l’alternance. Des questionnements autour de la dialectique local/global émergent !, lit-on dans le même communiqué.

Penser autrement !

Entre souveraineté des Etats et contraintes géopolitiques, entre sécurité et garantie des libertés individuelles et des droits humains, entre identités et altérité, les productions scientifiques mono, multi, inter ou trans-disciplinaires cherchent à orienter le débat autour des deux pôles Local/Global : comment (re)penser l’universel et le particulier, l’universel et le spécifique, dans un contexte de «glocalisation» ? Dans quelle mesure les sociétés contemporaines sont-elles capables de gérer leurs difficultés face aux risques qui se manifestent tant à l’échelle locale que globale (épidémies, crises économiques, dépendances alimentaires, réchauffement climatique, stress hydrique, extrémismes, injustices, augmentation des inégalités, guerres d’information…) ? Quelles sont les transformations politiques, économiques, sociales et culturelles liées au processus de globalisation et ressenties à un niveau local mis en branle dans chaque contexte considéré ? Les sciences humaines et sociales sont-elles suffisamment outillées pour appréhender la complexité des conséquences induites par les tensions systémiques qui impliquent des configurations nouvelles et mènent à reformuler des objets d’étude. C’est pour contribuer à faire émerger des pistes de réflexion que l’UMA propose cette rencontre scientifique qui se veut une occasion de recueillir et d’échanger autour de recherches à la fois situées et globales, croisées et comparées, synchrones et différées, capables d’éclairer les premiers questionnements qui se posent aujourd’hui face à ces deux échelles concomitantes. L’université elle-même n’est-elle pas concernée par les impératifs de fabriquer localement du savoir en vue d’atteindre des objectifs à la fois locaux et globaux ? 

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