C’est à un marathon de rencontres B to B, auquel se sont livrées quelque 40 entreprises tunisiennes opérant dans le secteur du textile et habillement, au cours de ces derniers jours, au siège du Cepex à Tunis. Ces réunions, qui ont eu lieu, avec une vingtaine de clients polonais, néerlandais et italiens, ont été organisées par le Centre de promotion des exportations en partenariat avec la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (Ftth) et le Centre du commerce international (CCI). L’objectif : explorer des opportunités d’affaires à même de renforcer les partenariats dans ce secteur.
«Ce genre de rencontres facilite la mise en relation entre entreprises tunisiennes, qui sont en quête de nouveaux marchés, clients et donneurs d’ordre et entreprises étrangères. La mise en relation est très importante dans le Business et dans le commerce, car c’est à partir de là qu’on construit les affaires. La production trouvera, donc, de nouveaux débouchés, et les entreprises en ciblant de nouveaux marchés peuvent construire des extensions de production et de capacité », a souligné le président de la Ftth, Haithem Bouajila dans une déclaration accordée à La Presse.
Il s’agit, selon le représentant des professionnels du textile, d’une occasion parfaite qui permet de consolider le positionnement des entreprises tunisiennes sur les marchés existants comme l’Italie et les Pays-Pas, mais aussi d’approfondir les relations et le business avec des pays, comme la Pologne où elles ne sont pas très présentes.
Le secteur consolide son positionnement
Mourad Ben Hassine, P-dg du Cepex, a souligné, à cette occasion, que ces réunions qui se sont déroulées en présentiel constituent une première phase puisqu’elles se poursuivront, dans une deuxième phase, à distance, et ce, afin de garantir une meilleure collaboration entre les partenaires. Mettant l’accent sur le poids du secteur textile dans l’économie tunisienne, Ben Hassine a indiqué que les produits du textile et de l’habillement ont représenté 19% des biens exportés en 2022.
Au cours de cette même année, le volume des échanges commerciaux dans ce secteur a progressé de 23% pour atteindre 16 milliards de dinars. En effet, avec une part de 23% de l’ensemble des exportations du secteur du textile, l’Italie est le deuxième partenaire de la Tunisie dans ce secteur, tandis que les Pays-Bas et la Pologne viennent en quatrième (7%) et 12e (1%) positions. Le responsable ajoute que les survêtements sportifs, les costumes, les t-shirts et les sous-vêtements ont constitué 60% des produits textiles exportés en 2022.
Le textile et l’agriculture s’accaparent la part du lion des exportations vers les Pays-Bas
De son côté, l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, Josephine Frantzen, a mis en avant les avantages comparatifs qui distinguent la Tunisie en tant que site d’investissement, en l’occurrence le faible coût de production, la main-d’œuvre jeune et qualifiée, la disponibilité des techniques industrielles favorisant l’innovation, outre la proximité géographique et culturelle avec l’Europe.
Selon l’ambassadeur, ces avantages ont permis à la Tunisie de se forger, depuis les années 70, une réputation de pays spécialisé dans la sous-traitance. Évoquant une amélioration des échanges commerciaux entre les deux pays, Frantzen a fait savoir ,qu’en 2022, les exportations tunisiennes vers les Pays-Bas ont augmenté de 108%, une croissance portée principalement par les échanges dans les secteurs du textile et de l’agriculture.
La formation professionnelle, fer de lance de la coopération italienne
Mettant l’accent sur l’importance de la formation professionnelle en tant que gage de pérennité des entreprises et des investissements dans le secteur du textile, l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Fabrizio Saggio, a fait savoir que l’Italie est en train de soutenir la Tunisie dans ce domaine particulier. «Il faudrait, à mon avis, se concentrer sur certains facteurs, notamment la formation et le dialogue entre entreprises. Afin de garantir la croissance des investissements dans le secteur du textile, il est essentiel que la main-d’œuvre soit constamment formée. Donc, de ce point de vue, la formation professionnelle devient fondamentale. Et l’Italie est en train de faire beaucoup dans ce secteur», a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : «Je tiens à citer un projet qui a été réalisé en collaboration avec le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et la Chambre de commerce professionnelle qui vise à former 300 jeunes Tunisiens dans les centres de formation tunisiens. Ces jeunes, une fois formés, seront recrutés par les entreprises italiennes basées en Tunisie. Il y a un autre projet qu’on est en train de finaliser qui concerne la formation de 4.000 Tunisiens qui partiront par la suite travailler en Italie. De plus, l’agence de coopération italienne a consacré 8 millions d’euros qui seront investis dans le domaine de la formation professionnelle et elle est actuellement en train d’ouvrir une ligne de crédit de 55 millions d’euros pour les petites et moyennes entreprises italiennes installées en Tunisie».