Le bilan de l’agression israélienne contre les Palestiniens dans la Bande de Gaza ne cesse de s’alourdir. Désormais et selon le ministère de la Santé palestinien, 2.215 Palestiniens sont morts dont 724 enfants. Un bilan confirmé par l’Unicef, contre au moins 1.300 morts côté israélien. Quant aux blessés, ils seraient près de 10 mille côté palestinien.
Ainis, l’Etat sioniste, qui bénéficie d’un soutien sans limite du monde occidental a reçu un permis de tuer ouvert. Les militaires israéliens bombardent sans répit depuis une semaine les cibles civiles, les habitations et les hôpitaux. Résultat de ces premiers jours de tueries, une Bande de Gaza assiégée, sans électricité, sans eau, sans carburant et sans nourriture : un drame appelé à se poursuivre. Et l’ordre d’évacuer, encore une fois…
Le pire est que cette tragédie a lieu, non pas uniquement dans l’indifférence et sous les regards passifs de la Communauté internationale, mais aussi et surtout avec les encouragements et l’appui de la majorité des grandes puissances occidentales, en l’occurrence les USA, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie.
La cible ? Un territoire dit bande de 41 km de long pour une largeur de 6 à 12 kilomètres, soumis à un blocus hermétique depuis plus de 15 ans. Pauvre et exigu où plus de 2,3 millions de Palestiniens s’entassent, vivant sous perfusion.
A Gaza, c’est l’apocalypse. Les avions de combat israéliens pilonnent les immeubles, les habitations, les ambulances, provoquant la mort des membres du Croissant-Rouge palestinien, selon la Croix-Rouge.
« Cela vient de l’Amérique ou d’Israël, pourquoi font-ils cela à des innocents? Les Israéliens sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s’ils n’étaient pas des humains », a acclamé au milieu des ruines un habitant du quartier de Karama, à Gaza. Les services de l’Organisation des Nations unies précisent de leur côté que 11 de ses employés et 30 élèves des écoles gérées par l’une de ses agences ont été tués depuis samedi dernier.
La chasse aux pro-Palestiniens
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 4 Palestiniens ont été tués dans une attaque de colons israéliens armés dans le village de Qusra, alors que deux Palestiniens, dont un adolescent, ont été tués par des tirs de soldats israéliens, selon l’Autorité palestinienne. Ces décès portent à 36 le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie. Dernier bilan.
En ces moments de grande détresse des Palestiniens, l’arrivée jeudi en Israël du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, pour une visite de solidarité, conforte l’armée dans sa guerre féroce contre la population civile gazaouie.
Si la plupart des pays occidentaux affichent leur soutien inconditionnel à Israël, en ces temps précis, la France se place aux premiers postes pour faire la chasse aux « pro-palestiniens » et se montre particulièrement déterminée à « plaire aux amis israéliens » en demandant aux préfets d’interdire toutes les « manifestations pro-palestiniennes » en France.
Dans un télégramme adressé à l’ensemble des préfets, en date du jeudi 12 octobre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, indique que « les auteurs étrangers d’éventuelles infractions doivent systématiquement voir leurs titres de séjour retirés, et leur expulsion mise en œuvre sans délai ».
Éprises de paix et de justice, des voix s’élèvent à travers le monde
Il ressort du même communiqué que « les manifestations pro-palestiniennes doivent être interdites parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public tout en donnant lieu à des interpellations ».
Côté arabe, on se contente de déclarations tièdes à l’endroit desquelles la Tunisie a, d’ailleurs, affiché de nettes réserves. Des déclarations qui se contentent de « dénoncer la violence des deux côtés », ou simplement condamner « les opérations militaires israéliennes à Gaza », comme cela a été le cas de la déclaration de la Ligue des Etats arabes.
On signalera, toutefois, la descente jeudi dans les rues de Tunis de milliers de manifestants dans une grande marche populaire, pour exprimer leur soutien au peuple palestinien. Une de leurs revendications est la criminalisation de toute normalisation avec Israël, sachant qu’une commission parlementaire devra examiner un projet de loi visant à pénaliser un tel processus.
En tout état de cause et quel que soit le rapport de force, éprises de paix et de justice, des voix s’élèvent à travers le monde, réclamant une action énergique de la Communauté internationale, et le droit des Palestiniens à un Etat, dans le cadre d’une solution juste, globale et durable. La vérité finira toujours par triompher.