Accueil Economie L’assurance : Un pilier de l’inclusion financière…

L’assurance : Un pilier de l’inclusion financière…

 

L’inclusion financière en Tunisie fait face à des défis majeurs, notamment en ce qui concerne l’assurance. Un constat révélateur met en lumière l’importance cruciale de l’assurance pour renforcer cette inclusion.

Dans le cadre de la 25e session du forum international de «Réalités», Skander Naija, directeur général d’AMI Assurances, a souligné le rôle crucial de l’assurance dans l’inclusion financière en Tunisie. Lors de son intervention, il a mis en lumière les défis et opportunités qui se présentent dans un pays en quête d’une inclusion financière accrue et a mis en évidence la nécessité de reconnaître le rôle essentiel de l’assurance dans l’ensemble du paysage financier tunisien.

L’assurance, un pilier oublié de l’inclusion financière

Naija a salué l’initiative d’intégrer l’assurance dans le vaste domaine de l’inclusion financière, marquant un pas significatif vers une compréhension plus complète de la finance en Tunisie. Il a aussi souligné combien il est commun de négliger le rôle crucial de l’assurance dans le secteur financier. « En réalité, l’assurance ne se limite pas à la simple protection des biens et des personnes. Elle revêt une importance particulière dans la sécurité des acteurs économiques et contribue à la facilitation du financement », a-t-il indiqué.

Il a ajouté que la Tunisie se trouve actuellement en retard en ce qui concerne le secteur de l’assurance, avec des taux de pénétration relativement bas, alors que le taux de pénétration de l’assurance est un indicateur clé de l’état de développement d’un pays, calculé en divisant le chiffre d’affaires des assureurs par le PIB. Dans le monde, ce taux est en moyenne de 7%, dont une part significative est attribuée à l’assurance non-vie, couvrant des biens tels que les véhicules, les biens immobiliers et les responsabilités civiles. En Tunisie, ce taux est d’environ 2%, bien en deçà de la moyenne mondiale.

L’assurance-vie, qui revêt une importance particulière pour les particuliers préparant leur avenir financier, est également à la traîne. A l’échelle internationale, le taux de pénétration de l’assurance-vie est de 4%, tandis qu’en Tunisie, il n’atteint que 0,5%. Cela signifie que des efforts considérables sont nécessaires pour combler l’écart entre la Tunisie et les normes mondiales en matière d’assurance.

Quels obstacles ?

Selon Skander Naija, plusieurs défis majeurs entravent l’objectif d’une inclusion financière accrue en Tunisie. L’un d’entre eux réside dans la nécessité d’une communication et d’une pédagogie accrues pour expliquer aux individus l’importance de l’assurance. Une image perfectible de l’industrie de l’assurance, liée à sa complexité administrative, doit également être abordée.

« Le problème de l’accès à l’assurance se pose de manière aiguë pour les personnes non bancarisées, qui représentent la moitié de la population. Cela nécessite des solutions innovantes, telles que la loi permettant aux institutions de microfinance de vendre de l’assurance à un coût abordable. Cela ouvre la voie à l’accessibilité financière pour une grande partie de la population, tout en garantissant la viabilité économique », a-t-il souligné. Dans ce même cadre, il a jouté que l’avenir de la Tunisie et de son économie repose également sur la résolution du défi de l’assurabilité de certains risques. Par exemple, les catastrophes naturelles, en l’absence de données suffisantes, restent difficilement assurables. Il est donc impératif de travailler sur la collecte et l’analyse de données pour permettre la couverture de ces risques.

L’inclusion financière : une quête nationale

En fin de compte, l’inclusion financière en Tunisie repose en partie sur la capacité du secteur de l’assurance à surmonter ces obstacles. A travers une sensibilisation accrue, des pratiques de communication améliorées, des solutions d’accès abordables et la collecte de données complètes, la Tunisie peut espérer atteindre les niveaux mondiaux en la matière.

« L’assurance, en tant que pilier de protection des individus et de l’économie nationale, joue un rôle central dans cette évolution », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que l’inclusion financière en Tunisie est une quête nationale qui nécessite des efforts conjoints de l’industrie de l’assurance, du gouvernement et de la société civile. Une inclusion financière plus large non seulement renforce la stabilité économique, mais elle contribue également à l’amélioration de la qualité de vie de la population tunisienne.

Charger plus d'articles
Charger plus par Meriem KHDIMALLAH
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *