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Questions D’actu… | Sécurité alimentaire : Un engagement fondamental

«Une bonne gouvernance pour la sécurité alimentaire et la nutrition s’impose à tous les niveaux, mondial, régional et national. Elle exige que la communauté internationale coordonne et mobilise un appui significatif, sous la forme d’une aide humanitaire ou d’une aide au développement, aux niveaux national, bilatéral ou multilatéral, et selon les priorités identifiées par les pays », précise la FAO.

Vecteur de développement et gage de paix et de stabilité, la sécurité alimentaire devient une urgence à laquelle doivent être apportées des solutions innovantes selon une approche coordonnée, intégrée et multidimensionnelle à l’échelle mondiale, régionale et nationale.

De son voisinage aux terres lointaines, la Tunisie est décidée à booster sa coopération agricole au niveau international, en vue de renforcer sa contribution à la sécurité alimentaire mondiale, promouvoir ses plans d’actions et conquérir de nouvelles perspectives. Elle a réitéré son engagement dans les questions liées à la sécurité alimentaire aux niveaux national et régional, une question urgente à laquelle elle accorde une importance primordiale. L’objectif étant aussi de stimuler davantage la collaboration bilatérale et multilatérale dans le domaine agricole.

Pour relever ses grands défis, dont la résilience face à la sécheresse, la Tunisie compte renforcer sa coopération avec l’Italie, qui partage avec elle des enjeux en commun, notamment la durabilité des systèmes agroalimentaires, faisant part de sa ferme volonté d’approfondir la coopération bilatérale dans ce domaine. La sécurité alimentaire a toujours représenté une priorité stratégique pour la Tunisie et figure au cœur de son modèle de développement. Elle a pu mettre en place une approche intégrée, qui vise à garantir la disponibilité alimentaire, promouvoir le développement agricole et rural durable, privilégier la protection des ressources naturelles et s’adapter aux changements climatiques.

Par ailleurs, en ligne avec l’agenda 2030, la Tunisie veille, à travers sa stratégie agricole, à l’amélioration de la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires. Cette stratégie converge avec les nombreuses autres stratégies et initiatives nationales, dont les synergies permettront d’accélérer la reprise économique et la réalisation des objectifs de développement durable. En plus d’être un chantier national structurant, la sécurité alimentaire est un engagement fondamental du pays au niveau international et régional.

La durabilité des systèmes alimentaires s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de coopération avec différents pays, au moment où les multiples crises vécues aggravent l’insécurité alimentaire et contribuent au cercle vicieux de la faim et de la pauvreté et au moment où ces crises mettent en évidence la nécessité d’évoluer vers des systèmes agroalimentaires efficaces, résilients et durables.

La Tunisie subit de plein fouet les conséquences des changements climatiques impactant fortement ses ressources en eau et, partant, sa récolte céréalière, a déclaré le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati, lors du Forum tuniso-italien sur la sécurité alimentaire, tenu récemment à Tunis. Ce forum se veut une opportunité renouvelée pour renforcer la coopération tuniso-italienne dans le secteur de l’eau, favoriser l’échange d’expériences, d’expertises et de technologies à même de permettre une meilleure gestion de l’eau…

Faut-il rappeler que le déficit pluviométrique qu’accuse le pays depuis plusieurs années a causé une forte détérioration de ses ressources en eau et de sa récolte de céréales pour 2023, qui n’a atteint que 0,3 million de tonnes contre une moyenne de l’ordre de 1,2 à 1,5 million de tonnes.

De son côté, le ministre italien de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts, Francesco Lollobrigida, a souligné que son pays est prédisposé à mettre à la disposition de la Tunisie son expérience dans le domaine de l’agriculture, de l’irrigation intelligente, d’amélioration génétique des fourrages, pour qu’elle puisse faire face au défi majeur relatif à la rareté de l’eau.

Ce Forum tuniso-italien sur la sécurité alimentaire «n’est que le début d’une coopération importante entre les deux pays dans le domaine de la sécurité alimentaire». Cette coopération couvrira le renforcement de la résilience du secteur agricole face aux changements climatiques, le développement de la recherche-développement, le transfert technologique ainsi que l’encouragement des investissements mutuels dans ces domaines…

Par ailleurs, il a été décidé la création d’un centre tuniso-italien, qui sera implanté sur le territoire tunisien, et qui aura pour objectifs le transfert technologique dans les domaines des céréales, du lait et de la mécanisation ainsi que la valorisation des eaux usées traitées. «Le centre en question sera implanté dans l’une des zones de production agricole qui sera fixée par la partie tunisienne. Ce projet sera financé par le Fonds climat mis en place par le gouvernement italien pour faire face aux impacts du changement climatique sur l’agriculture», a précisé le directeur général de l’Institut national de la recherche agronomique de Tunisie (Inrat), Mondher Ben Salem.   

Autre mesure annoncée relative  à la mise en place d’un mécanisme de financement des petits et moyens agriculteurs exerçant dans un environnement incertain et subissant les effets des changements climatiques. Ce mécanisme fera l’objet d’un débat lors de la prochaine réunion du G7, qui se tiendra en Italie.

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