Dos au mur, avec un moral à la baisse, les Sfaxiens n’ont pas d’autre option que d’arrêter l’hémorragie des mauvais résultats.
Avec trois défaites consécutives respectivement contre l’ESM, l’EST et l’USM et pas le moindre but marqué en 270 minutes de jeu, Nabil Kouki a de quoi ne pas être satisfait et être chiffonné par ce triste parcours des siens. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin que d’essayer de trouver pareille série noire et semblable échec offensif dans le passé récent ou lointain du CSS. Même Hossem El Badri, son prédécesseur, n’a pas eu à assumer un pareil bilan négatif. Les trois victoires de départ, successives elles aussi sur le CAB (2-0), l’ASM (1-0) et l’UST (3-0), ont fait dormir staff technique, joueurs et dirigeants sur leurs lauriers et leur ont fait croire que l’équipe est sur le bon chemin, avant qu’ils ne soient réveillés brutalement par les trois dernières contre-performances. La troisième place qualificative avec un maigre point de bonus pour la phase du play-off n’est plus assurée et même menacée par l’équipe du Bassin minier. En cas d’un nouveau revers des Sfaxiens aujourd’hui à Bizerte, ils seront relégués à la quatrième place si l’ESM parvient à surmonter l’obstacle tataouini et n’auront qu’une seule longueur d’avance au classement sur les Cabistes. Ce serait une situation très peu confortable, voire un sale pétrin pour une équipe qui pourrait louper lamentablement le premier objectif de la saison. Certes, le feu n’est pas encore au rouge, mais il est extrêmement urgent de mettre un terme à cette chute libre.
Un seul objectif salutaire
Il y a eu trop d’erreurs commises et elles ont été payées cher. Quand on court derrière le gain financier, on perd le profit sportif. C’est vrai que trois milliards font saliver, mais il ne fallait pas s’empresser de transférer un attaquant de pointe qui a le flair du but, tel que Mohamed Kanté, avant d’avoir engagé un attaquant classique du même calibre. Amen Allah Habboubi, recruté comme étant la bonne solution de rechange, fait à chaque fois sortir Nabil Kouki de ses gongs vu le nombre d’occasions qu’il rate. Sur le banc, il n’y a pas mieux. En vain. Et quand l’équipe souffre de l’absence d’un véritable meneur de jeu et joueur de dernière passe décisive, on ne s’étonne pas de cette stérilité. Sur les couloirs, les Baraket Hmidi et Diby Bérenger Gauthier se démènent comme des forcenés mais sans créer un réel danger sur les défenses adverses. Au lieu de la carte Youssef Becha d’entrée pour un système plus équilibré et une stratégie plus audacieuse, Nabil Kouki préfère le plan sécurité avec un milieu garni en joueurs récupérateurs (Moussa Bella Konté, Fodé et Naby Camara) où Chadi Hammami est gardé même s’il est un milieu défensif de trop. Le cas Alâa Ghram, écarté du groupe pour avoir refusé de prolonger son contrat, a perturbé le secteur défensif. Le nouveau tandem Koffi Constant Kouamé-Mohamed Nasraoui dans l’axe d’une défense à quatre n’a pas été une réussite, surtout avec deux gardiens de but qui se relayent dans la cage. Face au CAB, le retour de Mohamed Hédi Gâaloul est imminent. Rarement, on a vu Nabil Kouki aussi instable et autant peu cohérent dans ses choix. À Bizerte, une quatrième défaite d’affilée lui est carrément interdite. Un nul lui ferait pousser un petit ouf de soulagement et seul un succès lui donnera cette grande bouffée d’oxygène.