Tous les indicateurs relatifs à la situation hydrologique en Tunisie sont au rouge. Les estimations avancées par certains experts provoquent l’inquiétude.
En effet, les chiffres officiels sont alarmants, et les appels pour la prise de mesures drastiques contre le gaspillage de l’eau fusent de toutes parts. L’appel au rationnement de l’eau se fait de plus en plus pressant.
Il faut mentionner, à ce titre, que le niveau de remplissage des barrages a atteint à peine les 24%, selon les déclarations du ministre de l’Agriculture.
Des recommandations ont été faites aux chefs d’arrondissement des ressources en eau afin de concevoir dans chaque région un plan regroupant la liste des sources en eau, tout en définissant la manière de les exploiter, sans oublier de procéder à un contrôle rigoureux de la distribution de l’eau potable et de l’irrigation. Et d’un !
Après plusieurs mois d’absence totale de précipitations, celui de septembre, d’habitude pluvieux, a enregistré un déficit pluviométrique record, puisqu’il a chuté de 96,5% par rapport à la normale de saison.
Pire encore, ce même mois est jugé comme étant le 5e septembre le plus chaud depuis plus de 70 ans, selon le dernier bulletin climatologique de l’Institut national de la météorologie (INM). La majorité des régions du pays ont connu une hausse des températures pendant ce mois.
Et pas plus tard que vendredi 27 octobre, Pr Raoudha Gafrej, experte internationale en ressources en eau, a déclaré sur les ondes d’une radio de la place que la situation «est très difficile», avant d’enchaîner que, «malheureusement, elle n’a pas été prise au sérieux, malgré les alertes lancées par plusieurs parties, depuis mai dernier, notamment sur l’exploitation anarchique de la nappe phréatique».
Evoquant le rationnement de l’eau, elle a indiqué que «si actuellement la Sonede coupe la distribution d’eau de 7 à 8 heures pendant la nuit, il est fort à craindre que les Tunisiens n’aient plus d’eau courante que seulement deux heures par jour».
En tout état de cause, une unanimité se dégage chez les spécialistes avertis, pour dire que la Tunisie est déjà confrontée à une catastrophe naturelle. Ce qui exige l’annonce de l’état de sécheresse, tout en veillant à prendre des mesures exceptionnelles quant au modèle de gestion des ressources hydriques.