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Mes humeurs: Trop d’informations ou pas assez?

Vingt-neuf jours de guerre.


Aux bruits qu’émettent les fracas du monde, au  train et à l’allure que prend la guerre, il semble difficile de voir des lueurs de  paix au Moyen-Orient. Aux frappes aériennes s’ajoutent, l’avancée des chars israéliens vers Gaza ville, des tanks entrent dans les villages, rasant à tout-va maisons et immeubles,  bombardant les hôpitaux, les tirs d’artillerie qui s’intensifient ; des familles en pleurs, des femmes et des enfants errent dans les rues, hagards et sans espoir ; encore des morts. On ne les compte plus. Le peuple palestinien.

Malgré les votes d’intention et les décisions diplomatiques, malgré l’opinion publique qui lève la voix, appelant partout au cessez-le feu, Israël  poursuit sa guerre. Le peuple palestinien  court « un grave risque de génocide », déclarent des experts et rapporteurs spéciaux de l’Onu. On ne parle pas de trêve générale, les responsables américains,  Biden en tête, parlent de « pause ».     

Un temps long de combat, Gaza city  est encerclé, le nord est un champ de ruine ; la guerre est loin d’être finie, elle se déplace même dans le nord, que va-t-il se passer, que va devenir la Bande de Gaza, les informations nous tombent sur la tête par milliers et abondamment commentées ou détournées ou déformées : vers quelle direction tourner la tête. Le citoyen est débordé.         

Affirmer que l’information est une arme efficace relève désormais du lieu commun ;  les journalistes, les cameramen, de toutes nationalités sont sur le terrain, affrontent les dangers, témoignent, rédigent,  rapportent, envoient images et textes ;  l’organisation Reporter Sans Frontières (RSF) déplore plus d’une trentaine de morts dans les rangs de ses équipes : 28 Palestiniens, 4 Israéliens et un Libanais tués. Israël et ses parrains ont compris la force de l’information, pour l’avoir utilisée à outrance et sans réserve : pour la deuxième fois, Internet et tout outil qui émet de l’information sont coupés, Gaza ne répond plus. Les faits, rien que les faits, désormais, c’est le citoyen qui juge sur pièce, c’est bon ou c’est mauvais, de toute façon, c’est efficace.     

De tout temps, l’information a influencé l’opinion publique, jamais, elle ne l’a fait davantage qu’aujourd’hui. Et jamais non plus elle n’a circulé si vite. Le raccourcissement des distances, la multiplication des chaînes de télé, de radios, des sites et des réseaux y sont pour beaucoup, chacun d’eux veut garder la main sur la narration et sur la force de l’image. Et voilà que l’intelligence artificielle (IA) entre en jeu, et voilà que les penseurs, les philosophes évoquent les dangers de ses techniques (contenus douteux, désinformations, clonages des voix, polarisation et industrialisation de l’information, etc).

Trop ou trop peu d’informations, c’est à nous, en somme, de juger, mais avec le recul nécessaire, avec le peu de doute indispensable, et un peu d’enseignements ; ajoutons enfin  à nos émotions (justifiées) et à nos indignations (non moins justifiées) de la raison. Elle est utile sinon salutaire.

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