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Point de vue | Enfants du club…

Point de vue

 

Nos clubs restent «incorrigibles». Malgré des sanctions douloureuses de la Fifa, malgré cet argent fou perdu à payer de mauvaises recrues, et malgré ce gaspillage frustrant de leurs ressources limitées, ils poursuivent leurs folies sur le marché. Chaque mercato, ce sont toujours des mouvements de joueurs. On cherche ci et là quelques bons éléments et on s’engage, à travers des contrats «minés», dans des sommes assez élevées et le reste tout le monde le connaît. Et bien sûr, ce ne sont pas uniquement les clubs aisés qui s’activent, mais également les clubs démunis et qui vivent l’enfer chaque saison pour payer les dettes considérables des joueurs recrutés à tort et à travers. En même temps, la notion de l’enfant du club est en train de flétrir au fil des saisons. Et ces clubs, réputés pour être formateurs, ont oublié leur vocation qui, paradoxalement, leur a ramené au passé des victoires et des revenus (cession de leurs talents sur le marché local et étranger). Cet enfant du club, passé par les différentes sections et qui a coûté cher en termes de temps alloué, d’entraîneurs, de déplacements et de suivi médical, finit par être «éjecté» des seniors pour des motifs souvent ridicules. Ils sont des dizaines de jeunes formés au club qui, une fois que leur heure sonne à l’équipe première, ont du mal à avoir une chance.

Le circuit est connu : des prêts à divers clubs et c’est à lui de chercher sa chance, ou une disparition du circuit tout court. Et le club ne lui donne aucune chance pour s’imposer en équipe première. Pire, on le soumet dès ses  premières balles touchées à une fatale pression de bien faire, contrairement à d’autres recrues beaucoup moins valables. Pour un club favori, jouer avec ses «enfants» n’est pas une mauvaise idée. Quand ils ont bien sûr le bon niveau, ils peuvent réussir parce qu’ils ont l’ADN d’un club qui joue pour les titres, ils savent ce qu’est la pression des résultats et, de plus, ils aiment les couleurs du club. Même en Europe, et pour ne pas avoir à subir les charges et les coûts faramineux, on revient vers les enfants du club et vers les centres de formation. Sinon à quoi servent des sections de jeunes et des directeurs techniques si un club ne peut pas compter sur ses joueurs formés et suivis dès le jeune âge. Il faudrait penser à obliger davantage les clubs à compter sur leurs produits. Une liste où il y a obligatoirement de 5 à 10 joueurs formés au club ne sera pas une mauvaise idée. Ça obligera nos clubs à «respecter» plus leurs enfants.

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Charger plus par Rafik EL HERGUEM
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