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Agriculture urbaine | Levier de développement économique et social

 

L’intérêt pour l’agriculture urbaine ne cesse de croître un peu partout dans le monde. Des cultures en “environnement contrôlé” basées sur des techniques comme l’hydroponie, l’aquaponie, et l’aéroponie, représentent aujourd’hui  une alternative viable à l’agriculture sur sol considérée comme gourmande en intrants et en eau.

L’agriculture urbaine connue pour sa faible consommation en intrants (consomme 90% moins d’eau), et moins contraignante (sans terrains agricoles), a favorisé la naissance de micro-fermes dans les zones urbaines. Des startuppeurs installent des cultures dans les centre- villes, sur les toits des maisons, des administrations et des immeubles publics, dans les jardins privés et même à l’intérieur des maisons … D’autres trouvent le gap dans le numérique. L’Agritech avance sereinement en Tunisie. Des diplômés des filières des TIC s’intéressent de plus en plus à l’agriculture. Des solutions digitales et des applications sont proposées aux agriculteurs allant de la simple gestion de cultures, des systèmes d’irrigation connectés à la commercialisation des produits grâce aux plateformes de circuits courts… L’agriculture relie des lieux de production et des lieux de consommation et peut être considérée comme un levier de dialogue et de partage de visions entre le monde agricole et le monde urbain.

Garantir un approvisionnement constant

Avec le stress hydrique que connaît la Tunisie, toutes les idées sont les bienvenues pour garantir un approvisionnement constant en produits agricoles. La problématique de l’eau s’est posée avec acuité dans des régions connues pour leur vocation agricole.

Les nappes phréatiques ont été tellement sollicitées par une agriculture hydrivore qu’il est aujourd’hui plus qu’urgent de passer à d’autres modèles d’exploitation de la terre, qui apprécie à sa juste valeur les ressources en eau. S’ajoute à cela  la composante d’aménagement du territoire qui doit désormais prendre en compte ce facteur hydrique qui taraude désormais les pouvoirs publics. C’est la raison pour laquelle l’on opte aujourd’hui pour l’agriculture urbaine.

L’agriculture urbaine se veut un levier de développement économique, sanitaire et social. Elle contribue au rayonnement économique des villes et crée les conditions d’un développement économique local dynamique, équilibré, solidaire, ouvert à tous et équitable, favorisant la création d’activités et d’emplois locaux dans ce domaine. Elle permet aussi de maîtriser l’étalement urbain et rééquilibrer le lien entre la ville et sa périphérie rurale.

Nouvelle conceptualisation

L’agriculture urbaine est l’une des solutions proposées et recommandées par l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en vue de répondre aux défis de l’urbanisation et de la périurbanisation. En effet, l’agriculture urbaine et périurbaine est déjà utilisée par environ 700 millions de citadins (une personne sur quatre environ dans le monde).

L’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) est aujourd’hui considérée comme une solution viable et durable pour remédier à l’insécurité alimentaire, au chômage, au sous-emploi et à la dégradation de l’environnement. Une nouvelle conceptualisation de l’agriculture urbaine et périurbaine a été proposée et diffusée par les chercheurs. Elle tient compte de la complexité des espaces agricoles périurbains et ouvre la possibilité d’établir un dialogue dans lequel les habitants de la ville et de la campagne peuvent coexister et tirer des avantages réciproques de leur proximité respective. La notion d’agricultures de proximité, qui n’est pas seulement spatiale mais également économique et sociale, incite à la repositionner en termes d’outils de l’aménagement agri-urbain.

Divers exemples tunisiens sont discutés en identifiant plusieurs types d’AUP. Cette dernière montre, d’une part, une vocation de création d’emplois et de production de biens alimentaires, et d’autre part, une vocation de production de services paysagers et environnementaux. Ces deux vocations peuvent coexister dans un même territoire périurbain et entretenir des relations très variables selon les situations périurbaines.

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