Les startup prouvent de plus en plus leur compétence dans différents domaines et continuent de la prouver encore aujourd’hui dans le secteur de l’agriculture. Leur rôle est capital en matière d’innovation dans un secteur qui en a besoin pour continuer à répondre à la demande sans cesse accrue, surtout dans un contexte mondial où l’on œuvre pour garantir la souveraineté alimentaire. Stress hydrique, sécheresse, sol surexploité… sont des facteurs qui exigent que l’on réinvente l’agriculture. Les startup présentent ces dernières années des solutions innovantes et des technologies innovantes, devenues un recours incontournable pour développer l’agriculture tunisienne. Car, «grâce à l’innovation, l’agriculture a fait l’objet d’une profonde reconfiguration de sa vocation, de ses méthodes et de ses outils un peu partout dans le monde. Des modèles et des concepts innovants commencent à émerger. Agriculture urbaine, permaculture, Agritech, E-agriculture, plateformes digitales de distribution et de commercialisation… L’innovation touche tous les aspects de l’agriculture. Une nouvelle façon de faire de l’agriculture qui attire de plus en plus de jeunes à la recherche de nouveaux horizons sur leur terre et dans leur pays», souligne Tarek Ben Noamene, enseignant universitaire en administration des affaires. Les startup tunisiennes de diverses spécialités offrent de multiples services novateurs pour une expérience agricole intelligente, dont notamment des techniques d’irrigation et des systèmes intelligents, mettant en avant les dernières technologies et pratiques agricoles durables, et ce, afin de moderniser le secteur agricole, dans les différents stades du processus de production, de l’amont à l’aval. Des startup tunisiennes se sont spécialisées dans l’hydroponie, une méthode qui consiste à cultiver des plantes dans un environnement contrôlé, sans sol, en utilisant une solution nutritive composée d’eau et de différents nutriments, dont le dosage est défini en fonction du stade de développement de la plante. Cette méthode permet d’éliminer les risques liés aux conditions météorologiques et aux sols infertiles, offrant ainsi aux agriculteurs une source de revenus plus stable et prévisible. A l’échelle mondiale, les startup, elles, ont recouru à la technologie de l’Internet des objets (IoT) pour permettre aux agriculteurs de cultiver des produits tout au long de l’année, tout en économisant jusqu’à 80% d’eau et d’engrais. Cette approche innovante vise à limiter les effets du changement climatique sur l’agriculture tout en améliorant les conditions de travail des agriculteurs. La technologie développée est caractérisée par sa durabilité et sa capacité à faire face aux défis des changements climatiques. Elle permet une production continue, assurant ainsi 12 récoltes annuelles. Cette technologie offre une utilisation extrêmement efficace de l’espace, avec une optimisation de 20 fois la superficie traditionnelle. Les résultats sont une uniformité exceptionnelle des cultures et la fourniture de produits frais locaux. Selon les études, environ 47% des terres agricoles en Tunisie sont menacées par l’érosion, ce qui a pour conséquence de réduire la couche arable de manière organique et de réduire ainsi la fertilité des terres qui ne cesse de baisser actuellement. Cela pose de nombreux défis aux villes qui sont confrontées à la problématique de la sécurité alimentaire. Bien que l’agriculture soit un secteur économique important en Tunisie, elle n’a pas pu adopter encore de pratiques durables et modernes. Les initiatives pour une agriculture intelligente, durable et résiliente sont très faibles. Les plans et stratégies pour l’agriculture n’assurent pas sa transformation en un secteur intelligent et durable. Cela conduit à une utilisation inefficace des ressources et menace ainsi la réalisation des activités agricoles.
Dans le cadre d’un nouveau modèle économique et social vert en Tunisie, il est important d’adapter les pratiques agricoles aux nouvelles donnes climatiques et d’utiliser pleinement les possibilités des nouvelles technologies pour l’optimisation des ressources, voire passer à une agriculture plus proche des centres de consommation (agriculture urbaine). Le potentiel de la Tunisie en matière d’agriculture climato-intelligente est immense, mais faiblement exploité de nos jours.