La Cathédrale de Tunis devait célébrer le 28 du mois d’octobre le centenaire de l’installation du Grand Orgue. Les événements du Proche-Orient, avec leur lot de morts et de disparus, ont obligé les organisateurs à reporter la cérémonie au début du mois de mai 2024.
L’initiative revient à la Fondation Hasdrubal et plus particulièrement à Laurent Jost, son directeur musical qui s’est entouré d’une brochette de spécialistes, entre musiciens et facteurs d’instruments pour réparer le Grand Orgue et organiser le concert du centenaire.
L’orgue de la cathédrale de Tunis est le plus grand d’Afrique, c’est une pièce sortie de la célèbre Maison Mutin-Cavaillé-Coll, commandé en 1921 et inauguré le 28 octobre 1923 à Tunis. Majestueusement posé sur la Tribune de la Cathédrale de Tunis construite entre 1893 et 1897, cet instrument de trois claviers de 56 notes et un pédalier de 30 marches se compose de 33 jeux réels et 1.853 tuyaux. Une visite réservée aux journalistes a été effectuée, lors d’une conférence de presse tenue le 8 octobre 2023 pour la découverte de ce joyau.
Après de bons et loyaux services, une profonde restauration du Grand Orgue était devenue incontournable, en janvier 2023, Laurent Jost avait décidé de répondre favorablement au financement de la restauration du Grand Orgue ; la Fondation à Rayonnement International Hasdrubal pour la Culture et les Arts Mohamed Amouri avait rendu la restauration possible. Totalement restauré, le Grand Orgue a été honoré le 28 octobre 2023 en la Cathédrale de Tunis à l’occasion de son Centenaire! Ce n’est pas la première restauration dont le Grand Orgue bénéficie ; elle fut précédée par une autre, en mars 1954, qui fut réalisée par la maison Merklin et Kühn de Lyon qui remplaça notamment 3.000 écrous de cuir et plus de 300 soupapes. Léonce de Saint-Martin, Organiste de Notre-Dame de Paris, joua de cet instrument lors d’une tournée de concerts en Tunisie du 10 au 14 décembre 1952, il le considérait comme l’un des plus superbes d’Afrique, plus tard, Maurice et Marie Madeleine Duruflé se produisirent également en concert sur cet Orgue le 9 décembre 1954 dans des œuvres de Bach, Buxtehude, Haendel, Couperin, Franck, Widor, Vierne, Dupré et Duruflé.
Dans le cadre des travaux de rénovation de la Cathédrale, l’instrument bénéficia d’une nouvelle restauration en 1994-1995 par Laval Thivolle et dont le couronnement fut le concert d’inauguration donné par Louis Robilliard les 15 et 16 novembre 1995. Enfin, l’Orgue installé par le célèbre Facteur Parisien Mutin-Cavaillé-Coll, et récemment restauré, fait encore aujourd’hui de la Cathédrale de Tunis un lieu prisé des artistes Lyriques du monde entier.
Sous le signe du recueillement
Jean-Cyrille Gandillet, Organiste de la Cathédrale de Monaco, ami de la Fondation Hasdrubal et complice de Laurent Jost, a chaleureusement accepté l’invitation formulée par ce dernier ; il était au cœur de cet événement historique. C’est un musicien de haut niveau, auréolé de plusieurs prix et distinctions, il a reçu le premier Prix au Concours international U.F.A.M à Paris, le premier Prix de perfectionnement à l’unanimité premier nommé au CNR de Lyon ; le Conservatoire national supérieur de musique de Lyon lui décerne le Diplôme national d’études supérieures musicales. Il est également Chevalier de l’Ordre du Mérite Culturel de la Principauté de Monaco.
Aujourd’hui, il est Organiste titulaire de l’Orgue de Chœur de la Cathédrale de Monaco, accompagnateur de la Maîtrise et des Petits Chanteurs de Monaco.
Il participe à ce titre à toutes les manifestations religieuses officielles de la Principauté aux côtés de la Famille Princière. En 2018, il écrit «Eléments» un Spectacle/Concert unique au monde «Multisensoriel», mêlant les Orgues, les Voix, les Cuivres à des techniques modernes de projections d’images. Un spectacle très remarqué et donné pour la première fois à la Cathédrale de Monaco le 14 mars 2018 en présence du Souverain SAS le Prince Albert II de Monaco, le jour de son soixantième anniversaire. Le 28 octobre dernier, jour d’anniversaire du Grand Orgue de la Cathédrale de Tunis, Jean-Cyrille Gandillet a tenu à marquer cette date par un concert «intime» empreint d’intenses émotions et placé sous le signe du recueillement, en présence, notamment de l’Archevêque de Tunis Monseigneur Ilario Antoniazzi et de M. Jost, directeur de la Fondation Hasdrubal ; il avait magnifiquement interprété le célèbre Final de la Sonate N1 Op 42 d’Alexandre Guilmant, l’Andante de la Symphonie «Gothique» de Charles Marie Widor, le «Carillon de Westminster» de Louis Vierne et l’Allegro de la Symphonie N6 de Charles Marie Widor.