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Participation au 8e Forum de l’UPM : La Tunisie pose ses conditions

 

« La Tunisie a prévenu que sa délégation se retirerait au cas où l’entité sioniste y participerait», affirme une source proche du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger. Pour sa part, le gouvernement sioniste a indiqué qu’il ne participera pas en raison de son « inconfort face au changement de l’ordre du jour initial qui risque de transformer cette rencontre en un autre forum international au sein duquel les pays arabes critiquent Israël ».

Le débat enfle sur la participation tunisienne au 8e Forum de l’UpM. Et pour cause: des soupçons quant à une participation israélienne aux travaux de ce forum régional qui a pour objectif de réunir les représentants des 43 États membres de l’UpM et dont l’agenda officiel a fixé comme axe des débats la situation à Gaza suite à l’escalade de l’agression sioniste en Palestine ainsi qu’aux effets collatéraux de cette guerre pour la région dans son ensemble. Pourtant, des voix se sont élevées pour dénoncer la participation tunisienne, dont le mouvement Echaâb, qui « condamne sans réserves la participation de la Tunisie à cette réunion de l’UpM qui se déroule en présence des représentants de l’entité sioniste ». Le mouvement Echaâb, un des soutiens de la première heure du Président de la République et à son processus déclenché le 25 juillet 2021, appelle la Tunisie «à ne pas participer à cette rencontre, et à se retirer carrément, de l’UpM », dixit le communiqué.

Le parti estime que la Tunisie devrait revoir sa position pour être en harmonie «avec les slogans et positions adoptées sur la défense de la cause centrale arabe qu’est la question palestinienne ».

La délégation tunisienne se retirerait…

La Tunisie a pourtant posé ses conditions sur sa participation au 8e Forum de l’Union pour la Méditerranée (UpM), à savoir qu’elle refuse d’y assister si l’entité sioniste y prend part. « La Tunisie a prévenu que sa délégation se retirerait au cas où l’entité sioniste y participerait », affirme une source proche du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger.

Pour sa part, le gouvernement israélien a indiqué qu’il ne participera pas au forum de l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui se tiendra à Barcelone en raison de son « inconfort face au changement de l’ordre du jour initial, qui a fait que l’événement se concentrera exclusivement sur le conflit avec le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas)».

L’entité sioniste a toutefois regretté que l’ordre du jour ait été modifié « sans concertation » et estime que ces changements « nuisent à l’objectif de l’UpM et risquent de la transformer en un autre forum international au sein duquel les pays arabes critiquent Israël». « Par conséquent, Israël n’a pas l’intention de participer à la réunion », a conclu un communiqué israélien.

Les arguments de la Tunisie

Dans la foulée et avant la tenue de cet événement, le ministère des A.E. a rendu public un communiqué dans lequel il indique que Nabil Ammar réitèrera la « position ferme et constante de la Tunisie en faveur des droits légitimes et immuables du peuple palestinien » dans ce forum régional.

A cet égard et dans son allocution prononcée à la séance d’ouverture du Forum, le ministre des Affaires étrangères a présenté un véritable plaidoyer. Il a commencé par indiquer que les « tentatives de désinformation médiatique ne trompent plus les peuples. Les Palestiniens sont soumis à une guerre génocidaire et à un crime contre l’humanité». Ammar ajoute que la Tunisie «appelle à soumettre toute personne impliquée dans de tels crimes à la justice internationale…

Les crimes commis dans la bande de Gaza et les territoires palestiniens occupés ont placé la communauté internationale face à ses responsabilités», a-t-il enchaîné, avant de préciser qu’«aujourd’hui, la solution des deux États est devenue un slogan creux que l’occupant n’évoque plus, voire détruit systématiquement ».

Le ministre a ajouté qu’il faut renoncer à cette narrative usée, consistant à traiter à égalité le bourreau et sa victime, alors qu’il faut soutenir le peuple palestinien qui n’a pas hésité à sacrifier plus de 15.000 martyrs en seulement 50 jours, a-t-il rappelé.

Nabil Ammar a conclu que « les droits légitimes du peuple palestinien ne sont pas soumis à prescription, et c’est une condition sine qua non pour conférer davantage de crédibilité à l’action de l’Union pour la Méditerranée…D’ailleurs, la Tunisie donne l’exemple, ajoute le ministre, en faisant preuve, dans ses positions, de courage et d’audace, tout en appelant le monde entier à ne plus occulter l’origine et l’essence de ce conflit qui demeure une question de colonisation…».

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