Accueil A la une Maisons de Tozeur : Les briques rouges retrouvent leurs lettres de noblesse

Maisons de Tozeur : Les briques rouges retrouvent leurs lettres de noblesse

 

Thuzuros (dans l’antique carthaginoise), une oasis ensorcelante au cœur du désert tunisien, se distingue par son style architectural unique, marqué par l’utilisation de briques rouges qui ornent les façades des demeures.

Les briques rouges des maisons de Tozeur confèrent à la ville une esthétique particulière, créant un contraste saisissant avec le paysage désertique qui l’entoure. L’architecture de Tozeur puise son influence dans les traditions locales, mettant en valeur l’artisanat régional et les matériaux disponibles dans la région. Les briques rouges, fabriquées localement, ne sont pas seulement un élément esthétique, mais témoignent également du savoir-faire ancestral des artisans tozeurois. Un feedback dans le passé nous renvoie à 1994, lorsque le maire de la ville, Abderrazek Chraiet, fraîchement revenu de France, a rendu aux briques rouges leur titre de noblesse à travers une action dans le cadre d’une campagne visant à conférer à la ville aux deux printemps — comme on la surnomme dans les blogosphères — une uniformité architecturale pour faire la singularité de cette ville, et qui saute aux yeux des visiteurs.

C’est une parcelle de terre jouxtée des deux côtés comme le sucré et le salé, comme l’a décrit un aérostier de sa montgolfière, qui fait des envieux parmi tous ceux qui y ont séjourné. Les briques rouges sont une composante d’un label des richesses touristiques qui font de Tozeur une destination prisée qui bouscule les sites les plus huppés de l’autre rive de la Méditerranée, mais aussi grâce à une architecture à base de ces briques d’argile qu’on sauvegarde jalousement.

Résistantes aux conditions climatiques extrêmes

Cette utilisation distinctive des briques n’est pas seulement limitée aux habitations, mais se retrouve sur d’autres structures architecturales telles que les mosquées et les édifices publics. C’est un tableau vivant où l’architecture raconte l’histoire de la région et témoigne de son identité unique. Les gisements dont regorge la région argumentent le choix des Tozeurois qui protègent cet emblème face à la razzia du béton. Ces briques sont reconnues pour leur porosité qui absorbe facilement les eaux  pluviales et procurent une note de  fraîcheur lors de la canicule. Les Tozeurois sont à envier pour leurs briques rouges, qui leur offrent des avantages pratiques et qui résistent aux conditions climatiques extrêmes du désert, contribuant ainsi à maintenir un mercure agréable à l’intérieur, pour créer un refuge contre la chaleur écrasante. Les briques rouges se sont imposées pour bâtir des demeures qui répondent à un ensemble de normes, dont l’une d’elles consiste à ne pas dépasser deux étages pour ne pas obstruer la belle vue du paysage des palmiers qui surplombent la ville. Il s’agit également de contempler le coucher du soleil.

Son altesse, l’argile de Tozeur, fait déjà des envieux qui ne sont pas insensibles au tableau offert, dès qu’on arpente les ruelles de la ville.

Grâce à la coopération avec les Nippons, un laboratoire d’exploitation dans le cadre d’une coopération entre l’Office de développement du sud et l’Agence nippone de coopération internationale (Jica) a permis d’introduire une nouvelle technique de fabrication des briques sans cuisson. Au-delà de cette singularité visuelle qu’elle confère à la ville, ce style architectural, ancré dans la tradition et imprégné  de l’histoire locale, fait de Tozeur bien plus qu’une simple oasis désertique, une œuvre d’art, reflétant la créativité et la résilience de sa communauté.

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