L’autonomisation des personnes handicapées, leur citoyenneté et leur dignité font partie intégrante des droits humains inaliénables.
Célébrant, tout récemment, la journée mondiale des handicapés, la Cité des Sciences à Tunis avait organisé, conjointement avec l’Institut Supérieur d’Éducation Spécialisée (ISES), la Fédération Tunisienne «Sports pour Tous», ainsi que d’autres partenaires, une journée de sensibilisation sur «le handicap et l’autonomisation : responsabilité, confiance et appréciation».
Selon la directrice générale de l’ISES, Naila Bali, l’opportunité était telle qu’elle pourrait intensifier les liens de coopération, promouvoir les personnes handicapées et les traiter sur un pied d’égalité, tout en respectant leur dignité.
Yassine Rihani, kinésithérapeute, consultant et formateur en la matière, avait présenté un exposé sur le “handicap et l’accessibilité”. Il a dit avoir fourni des sessions de formation avec les administrations régionales des Affaires sociales pour l’inclusion et la participation dans la vie active. Dans son intervention, il a mis en lumière l’importance de l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, insistant sur la nécessité de leur faciliter l’accès aux logements, aux établissements publics (écoles, hôpitaux..), aux moyens de transport. Et d’ajouter que jouir pleinement de ses droits n’est pas un don, ni de la charité, parce que le handicapé est un citoyen à part entière.
Renforcer la législation
Et là, Rihani, lui-même malvoyant, avait donné l’exemple. L’homme a bravé son handicap pour réussir sa carrière professionnelle. Ainsi, sa success-story est une source d’inspiration.
Par ailleurs, il a dévoilé, à ce niveau, les défaillances de la législation tunisienne dans ce domaine pour améliorer leur autonomisation. Tout comme l’incohérence des lois existantes, à l’instar de celle n°83 de 2005. Cette loi est incomplète, d’autres lois doivent être révisées et amendées…
D’autres professionnels s’activent à améliorer les droits des personnes à besoins spécifiques en matière d’intégration sociale et éducative. Imen El Euch, psychologue au sein du Centre Social et Éducatif à Sned, à Sidi Thabet, rappelle le contexte de la création de Sned en 1996 affilié à l’Union Nationale de Solidarité Sociale : «Le centre s’occupe à la fois d’enfants handicapés et de personnes sans soutien familial. Nous comptons actuellement cent dix-huit résidents, auxquels nous fournissons les soins de base nécessaires, ainsi que des prestations d’ordre éducatif et psychologique..».