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Gafsa | Le Tarmil : Joyau hydrique et destin tourmenté…

 

Le Tarmil est un joyau architectural datant de 576 ans, qui était autrefois un bain maure à ciel ouvert dédié aux futures mariées.

La Tunisie est inscrite au patrimoine mondial culturel et naturel de l’Unesco à travers 9 sites, et 12 autres sont déjà sur la liste préliminaire. La civilisation capsienne pourra-elle les rallier? Les chances existent bel et bien, au vu d’une panoplie de vestiges romains, qui ne demandent qu’à être reconnus et exploités.

En effet, avec des arguments solides, la ville de Gafsa pourrait postuler à décrocher le «sésame» au vu des nombreux témoignages de la Capsa antique, dont regorge la ville qui compte parmi les plus anciennes de la Tunisie.

Dans le cercle restreint des cités antiques, on lui a attribué une fondation hors du commun. En effet, il n’est pas rare de croiser un mordu de l’histoire, qui peut vous certifier, ce que rapporte Jules César auteur de la «guerre de Jugurtha», que le fondateur de Capsa est un dieu libyque selon certains auteurs, et phénicien selon d’autres. Mais ce qui importe, c’est l’ancienneté incontestable de la fondation de la ville. Les historiens ne se sont jamais concertés sur les différentes péripéties de son histoire. D’une ville forte et grande du temps du roi numide Jugurtha, à une cité tombée en capture et incendiée en l’année 107 avant J.-C. par les Romains, elle naquit de ses cendres pour devenir un passage incontournable de l’est à l’ouest. Une rémunération qui trouve son écho jusqu’à nos jours, et tous ceux qui rallient le Maghreb venant de la Libye doivent transiter par la Capsa antique.

Entre passé et abandon

Dans cette ville adossée à l’oasis, repose un site archéologique qui témoigne de l’histoire riche et mystérieuse de Capsa l’antique. Il s’agit de «Tarmil», un joyau architectural, datant de 576 ans, qui était autrefois un bain maure à ciel ouvert dédié aux futures mariées.

Pour le plus commun des Gafsiens, ce site revêt une importance particulière aux yeux des femmes, en quête de se préparer au mariage. Elles venaient de tous horizons pour se baigner dans les eaux claires alimentées par des sources naturelles prenant origine dans l’oasis.

Eaux sacrées et mariages d’antan

Le bain maure romain de Gafsa ne peut oublier cette splendeur évanouie, qui nous renvoie au passé aquatique de cette ville. Avec ses eaux sacrées et mariages, c’est l’histoire intemporelle d’un héritage inoubliable. C’était un rituel imprégné du mystère des traditions anciennes, qui conférait à la future mariée une beauté exaltante.

Le «Tarmil» reflétait la richesse hydrique de la ville de Gafsa, témoignant ainsi de l’abondance des ressources naturelles, consolidant un lien essentiel entre cette ville et son environnement naturel.

Un tragique déclin

Au grand dam des citoyens, ce site a pris un tournant sombre au fil des siècles. Abandonné et délaissé, il se trouve aujourd’hui dans un état piteux et délabré, victime de spoliations durant l’ancien régime. Les cicatrices de l’acte et de son histoire sont encore visibles.

Mais ce site romain continue de porter l’histoire que l’on ne peut jamais enterrer. D’ailleurs certaines rues de la ville arabe portent encore le nom des sources naturelles alimentant ce bain et perpétuant la mémoire de cette époque.

Aujourd’hui, le site est un témoignage silencieux de cette époque révolue. L’espoir est de voir des efforts de préservation et de restauration qui sortiraient ce site de sa torpeur et lui redonneraient vie, pour permettre à certaines femmes de leur génération de ressusciter les coutumes matrimoniales.

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