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Des étudiants en médecine séduits par le radicalisme violent

Le vendredi 29 décembre 2023, 5 prévenus, dont certains étaient des bacheliers et d’autres des étudiants dans des universités de médecine et de médias, ont comparu devant la section pénale chargée de l’examen des dossiers de terrorisme au pôle judiciaire antiterroriste de la ville. Ils sont accusés d’avoir cherché à établir un califat en Tunisie, et d’avoir formé un groupe qu’ils ont appelé le «Front révolutionnaire islamique». «C’est un groupe terroriste takfiri, djihadiste qui appelle au meurtre et à l’effusion de sang».

En interrogeant le premier accusé, le chef du groupe et étudiant en médecine, il a confirmé qu’il avait commencé à pratiquer ses rites religieux depuis 2020, et qu’il avait créé un compte Facebook en son nom personnel. Il a nié avoir publié des photos d’hommes armés sur son compte. Par contre, il avait reçu une demande d’ami et y avait répondu favorablement, et l’avait ajouté à un groupe portant le nom de «Front révolutionnaire islamique», qui compte des Algériens, des Syriens et des Tunisiens. Outre plusieurs autres nationalités. Ils sont tous partisans de l’organisation terroriste EI. Il a expliqué avoir communiqué avec un certain «Abou Hamza», qui l’a chargé de superviser ce groupe après lui avoir donné le surnom d’«Abou Walid».

Lors de l’interrogatoire du deuxième prévenu, il a confirmé que ce groupe échangeait avec les partisans de l’organisation terroriste, et qu’une partie d’entre eux adhéraient totalement aux idées d’Al-Qaïda et glorifiait le terrorisme islamiste.

Pour ce qui est du troisième accusé, il a déclaré que ce groupe cherchait à établir un califat en Tunisie depuis 2021. Confirmant qu’après avoir connu les objectifs de ces groupes, il les a quittés.

Le quatrième accusé a démenti toute appartenance à un  groupe terrorise et qu’il n’abordait aucun sujet de nature djihadiste avec eux, niant tout contact avec des éléments terroristes. Or, le confrontant aux conversations auxquelles il avait pris part, il a nié en être l’auteur

Lors de son interrogatoire, le cinquième prévenu a reconnu avoir créé un compte Facebook et un compte sur l’application Telegram, soulignant qu’il ne connaissait pas les prévenus présents avec lui à l’audience, hormis un accusé qui a seulement supposé qu’il était un ami virtuel sur Facebook.

Ils sont tous accusés d’association de malfaiteurs terroriste, hors du territoire national, accusés d’entrave à la justice, en refusant de communiquer aux autorités les informations en leur possession liées aux crimes terroristes, accusés de glorification délibérée et publique d’une organisation terroriste.

Les avocats de la défense ont tenté de minimiser les faits, les attribuant au jeune âge des prévenus et qu’ils ont été attirés et manipulés par des chefs terroristes.

La sentence sera prononcée ultérieurement.

La monitrice planifiait l’enlèvement d’enfants de sécuritaires

Le mardi 26 décembre 2023, les unités de sécurité ont déféré devant le parquet une jeune fille adepte de l’idéologie djihadiste. Elle  était connue de la justice et avait des antécédents judiciaires.

Selon le dossier, la prévenue travaillait dans un jardin d’enfants. Elle aurait envisagé d’enlever les fils d’agents sécuritaires qui étaient inscrits dans ce jardin d’enfants.

Le dossier a révélé que l’accusée communiquait avec l’Etat islamique. Elle leur avait révélé que le jardin d’enfants était fréquenté par les enfants d’agents des forces de l’ordre, notamment le chef d’un district, le chef d’une division et d’autres cadres et agents de la police nationale.

Elle a ensuite photographié 20 filles et garçons qui étaient en train de jouer et de dessiner et a envoyé les photos à l’organisation terroriste de l’Etat islamique. Le plan consistait à kidnapper une vingtaine d’enfants, pour demander en échange la libération de terroristes incarcérés à la prison civile de Mornaguia.

Lorsque l’accusée a été interrogée au cours de l’audience, elle a nié tous les faits qui lui sont reprochés.

Le juge l’a confrontée à des preuves et des contacts établis avec une femme terroriste dénommée «Om Anas» à laquelle elle avait envoyé les photos des enfants, lui dévoilant les détails de son plan. Planifier l’enlèvement de 20 enfants, en contrepartie de la libération de deux terroristes incarcérés à la prison civile de Mornaguia.

Lors de l’interrogatoire du deuxième accusé, qui est infirmier principal, il a confirmé le lien de parenté avec l’accusée, étant son épouse. Qu’il est religieusement engagé, mais n’adhère pas à l’idéologie djihadiste et qu’il n’était pas au courant du plan que préparait sa femme.

L’accusée a été condamnée à 22 ans de prison, son mari a bénéficié d’un non-lieu.

Un bien confisqué sous-évalué

La Chambre pénale auprès du pôle judiciaire financier de la capitale, spécialisée dans les affaires de corruption financière, a examiné vendredi 29 décembre, l’affaire de Maher Chaabane, condamné à deux peines d’emprisonnement.

Pour rappel, le juge d’instruction du Pôle judiciaire financier avait récemment prononcé une peine de prison contre l’homme d’affaires Maher Chaâbane, entrepreneur immobilier.

Il convient de noter que le Parquet du pôle judiciaire avait autorisé les agents de l’Unité nationale chargée d’enquêter sur les délits financiers complexes à arrêter l’homme d’affaires, sur la base de soupçons de possession d’un bien confisqué à Hammamet, qu’il a acquis pour 4 millions de dinars et l’a revendu, moins de deux ans après, à plus de 24 millions de dinars.

Il a également été décidé d’imposer une interdiction de voyage aux trois experts  qui ont procédé à l’évaluation des biens confisqués en les sous-évaluant à quatre millions de dinars seulement.

Les détails de l’affaire, selon les données disponibles, indiquent que dans le cadre du transfert d’un certain nombre de biens confisqués, une maison appartenait au gendre du défunt président Zine El Abidine Ben Ali, Sakher El Materi, dans la région de Hammamet. Maher Chaâbane l’a achetée après que la maison a été évaluée par plusieurs experts. La valeur du premier test s’élevait à 11 milliards. La seconde fois, l’évaluation a été refaite pour être fixée à 3 milliards 900 mille dinars. De sorte que les soupçons portent sur la question de la falsification lors du deuxième essai effectué.

Après vérification, il est apparu que la valeur réelle de la propriété s’élève à 10 milliards et 900 mille dinars. En conséquence, l’homme d’affaires Maher Chaâbane a été déféré, tandis que les experts qui ont procédé au test technique susmentionné sont maintenus en état de liberté

Moufida Chargui
Traduit par Hella LAHBIB

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