Accueil A la une Equipe de Tunisie : Finalement, quel objectif pour la CAN ? 

Equipe de Tunisie : Finalement, quel objectif pour la CAN ? 

 

Jalel Kadri a préféré se montrer prudent et mesuré et n’a pas mis la barre trop haut. Stratégie intentionnelle pour ne pas trop braquer les feux sur la sélection ? 

Une phrase a retenu l’attention et n’est pas passée inaperçue dans la conférence de presse tenue par Jalel Kadri pour annoncer la liste des 27 joueurs de la CAN ivoirienne. «Notre objectif, c’est le dernier carré», a-t-il déclaré. Une phrase laconique devenue classique après le seul titre de champion d’Afrique remporté en 2004. Jalel Kadri n’a eu ni l’audace ni le courage de dire que l’équipe de Tunisie a les moyens d’aller cette fois jusqu’au bout, à savoir la conquête du précieux trophée. A-t-il voulu cacher son objectif réel par calcul, car en mettant la barre trop haut d’avance, il n’aura pas la moindre circonstance atténuante plus tard ? On peut aussi imaginer que Jalel Kadri n’a pas dévoilé son ambition d’aller en conquérant pour ne pas attirer l’attention des autres prétendants. Le statut d’outsider pourrait être un «atout» pour ne pas se mettre trop de pression sur les épaules des joueurs qui leur ferait perdre les pédales sur le terrain.

La carte expérience

Fallait-il une première liste aussi élargie de 55 joueurs pour dégager la liste définitive des 27 ? Certainement pas. C’était une simple illusion donnée pour montrer que l’équipe de Tunisie est ouverte à tous les talents et à tous les joueurs performants. La preuve c’est qu’il n’y a pas eu de nouveautés remarquables et des surprises de taille. Le conservatisme du sélectionneur a, comme prévu, prévalu. Premier indice de conservatisme : la confiance renouvelée aux trois gardiens de but Moez Hassen, Aymen Dahmen et Béchir Ben Saïd.  Deux autres méritaient pourtant une chance : Ali Jemal et Amen Allah Memmich. Trancher pour l’un aurait été, selon Jalel Kadri, une frustration et une déception pour l’autre. La solution de facilité était donc de se passer de ces deux postulants légitimes et de garder les trois premiers cités. Le gardien de l’Espérance était pourtant une occasion à ne pas rater pour lancer dans le bain un jeune portier qui a gagné en confiance et en sûreté. Deuxième indice, la liste des 27 était déjà à 90 pour cent établie dans la tête du sélectionneur bien avant la liste illusoire des 55 : la mise à l’écart de Hannibal Mejbri. Le fait qu’il ne soit pas actuellement au meilleur de sa forme et de ses sensations avec son club Manchester United n’est pas un argument solide. La sélection a besoin de ce sang nouveau avec ces jeunes joueurs de qualité qui ont besoin de temps et de patience pour s’imposer. Elias Sâad, lui aussi non rappelé, pose également plus d’un point d’interrogation en l’absence d’explication claire sur sa situation. Seuls Alaa Ghram, Mohamed Haj Mahmoud et Saifallah Ltaief incarnent cette volonté d’entreprendre la petite révolution de velours dans la sélection et de jouer la carte de l’avenir, en prévision de la Coupe du monde 2026. Si, bien entendu, on ne les a pas retenus pour faire le décor. Jalel Kadri a donc pris à un élément près, si l’on fait exception de Bessam Srarfi et Houssem Tka, les mêmes pour l’aventure ivoirienne. Les plus expérimentés au détriment de certains jeunes talents plus doués.  C’est un choix qu’il devra assumer.

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