Aujourd’hui, on accuse la frénésie du citoyen d’alimenter la crise qui a des causes finalement beaucoup plus profondes.
Des informations circuleraient sur la fin de la pénurie du lait et un retour à la normale d’ici la fin du mois de janvier. Mais pourquoi cette pénurie a-t-elle trop duré et soulevé autant de remous? La crise du lait prendra-t-elle un jour fin ou risque-t-elle de s’installer indéfiniment ?
Aujourd’hui, on accuse la frénésie du citoyen d’alimenter la crise qui a des causes finalement beaucoup plus profondes. Le 21 décembre dernier, Naceur Amdouni, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), déclarait sur une radio privée que le secteur laitier est englué ces dernières années dans une grave crise due non seulement à des difficultés liées à l’activité des éleveurs et des producteurs de lait mais également à des facteurs d’ordre externe parmi lesquels la récente pandémie de Covid-19, qui a porté un sérieux coup à la filière ainsi que la guerre Russie-Ukraine dont les répercussions économiques se sont fait durement ressentir dans le monde. Mais la conjoncture mondiale ne serait pas la seule cause de la crise.
La pénurie de lait observée au cours de ces derniers mois et qui a donné lieu à des mouvements de foule et des files d’attente interminables dans les grandes surfaces est due à une baisse saisonnière de la production laitière. Mais pas seulement.
En effet, le déclin de cette dernière filière n’est pas uniquement lié à la saisonnalité du taux de lactation du cheptel mais résulte, par ailleurs, des épisodes de sécheresse de plus en plus prolongés auxquels s’ajoutent la hausse des prix des fourrages et des charges de plus en plus lourdes ( coût des frais du vétérinaire, médicaments, vaccins….,) poussant finalement les éleveurs à sacrifier une partie de leur cheptel. Aujourd’hui, le coût de production, de plus en plus élevé, ne suit plus le prix de vente sur le marché. Confrontés à de graves difficultés, les éleveurs ne peuvent plus se contenter de solutions conjoncturelles et appellent à des réformes structurelles.