Mohamed Salah incarne à sa manière le onze égyptien.
Rapide, furtif, collectif surtout avec cette qualité de passe sans déchets et, en fin de compte, pondéré, balle au pied ou dans ses déplacements, Mohamed Salah, ancien d’Arab Contractors, de Bâle, la Roma, Chelsea et la Fiorentina, s’est surtout démarqué en revêtant la casaque des Reds de Liverpool. Ailier virevoltant, il a conquis Anfield Road et écrit l’une des plus belles pages du club des Rives de La Mersey. Figure médiatique aussi, par son talent, mais surtout grâce à l’image positive qu’il véhicule sur et en dehors des terrains, Salah est devenu un outil de puissance symbolique pour les Pharaons.
Aujourd’hui, alors que l’Egypte entend faire honneur à sa réputation de «Rekordmeister» de la CAN, Mohamed Salah incarne à sa manière le onze égyptien. Tout le monde en Egypte l’apprécie et reconnaît sa droiture sur et en dehors des pelouses (aucune excentricité ni frasque).
Le Ballon d’or qui brise la caricature
Ne nous égarons pas cependant et passons à présent au rectangle vert, là ou le «Pharaon» s’est distingué. A cet effet, le Ballon d’or africain a irrémédiablement brisé la caricature des millionnaires qui courent derrière un ballon. Et en l’état, qu’il semble loin le temps où l’«Egyptian King» a honoré sa première sélection avec les Pharaons, début septembre 2011. Il faudra toutefois attendre 2013 pour le voir flamber avec la casaque égyptienne. Auteur d’une passe décisive et d’un doublé en 45 minutes contre l’Eswatini, Salah annonce la couleur mais ce n’est que le début. Par la suite, l’ailier insaisissable, toujours sur la brèche, tel un casseur de ligne qui aime pivoter et surgir là où on ne l’attend pas, récidive en obtenant un penalty face au Zimbabwe. La légende Salah s’écrit après coup. L’Egypte retrouve les sommets avec une finale à la CAN 2017 et une qualification à la Coupe du monde 2018. Salah côtoie désormais Hossam Hassan mais reste en retrait toutefois. A partir de là, le prestige du Pharaon s’écrit. Salah est associé à un certain Sadio Mané à Liverpool et tout s’enchaîne. Et en Egypte, sa popularité fait de lui une icône, une légende vivante. Son penalty victorieux, inscrit dans les ultimes instants face au Congo à Borj El Arab, permettant aux Pharaons de passer au Mondial après des éditions d’absence (depuis 1990), fait de lui, à ce jour, un sphinx tout puissant. Attaquant performant et de très haut niveau, doté d’une très bonne technique, d’un super pied gauche et d’une vitesse de pointe qui laisse ses anges-gardiens sur place, Salah est plus qu’un vrai plébiscite égyptien, c’est avant tout un modèle idéal pour les jeunes de ce monde. Aujourd’hui, tout un peuple espère que Mohamed Salah saura guider ses coéquipiers du Team égyptien vers la lumière.