Une analyse statistique qui aide à comprendre le profil de l’équipe nationale à partir de ses chiffres sur la durée.
En parlant tactique, on est amené aujourd’hui à évoquer les statistiques et l’évaluation scientifique qui reposent, en premier lieu, sur les outils statistiques simples et complexes pour comprendre comment fonctionne une équipe sur les plans individuel et collectif.
A ce sujet, notre équipe nationale peut être décrite, à travers le visionnage simple et la répétition des sorties, comme une équipe respectable et capable de s’adapter aux profils adverses en jouant en bloc médian ou bas pour surprendre ses adversaires à travers les transitions rapides et les accélérations de ses milieux offensifs notamment. Dernièrement, les résultats ont été moyens en alternant le bon et le mauvais. Le constat général qu’on a de l’équipe, à deux jours de son premier match devant la Namibie, n’est pas très rassurant si l’on tient compte de la déroute dans la tournée asiatique (Japon et Corée du Sud) et les derniers tests amicaux, surtout le match contre la Mauritanie. C’est aussi une équipe imprévisible capable de jouer un grand match comme de jouer un mauvais match.
Essayons de donner quelques chiffres et indicateurs puisés de statistiques de 2023. Si l’on se réfère à la période allant de mars à novembre 2023, avec une série de 10 matches joués entre officiels et amicaux (du match contre la Libye en mars jusqu’au match du Malawi fin novembre), on constate que cette série a été marquée par 6 victoires, trois défaites et un match nul.
Deux défaites ont été concédées en amical et une en match officiel, avec deux revers de suite face au Japon et à la Corée du Sud. Et par la suite, deux victoires succesives en éliminatoires de la coupe du monde, c’est-à-dire qu’elle a pu se redresser à temps et dans les compétitions à enjeu. Sur cette série de 10 matches, 16 buts ont été marqués (1,6 par match) contre 9 buts encaissés (dont 6 en tournée asiatique). L’équipe de Jalel Kadri a testé plusieurs schémas allant du 4-1-4-1 et le 4-3-3 jusqu’au 5-4-1 et le 3-5-2. Avec une tendance vers le 4-3-3 et le 4-2-3-1 et même le 4-4-2 dans les derniers tests d’avant la CAN. Cette hésitation de Jalel Kadri à se fixer un seul modèle de jeu, d’après le constat statistique, peut aussi s’avérer un choix : sur certains matches on optera pour une défense à 4, sur d’autres une défense à 5.
La moitié des duels gagnés
Si on s’intéresse à cette série de 10 matches disputés, on voit que sur une moyenne de 200 duels par match, notre équipe nationale remporte 102 duels et en perd en moyenne 90, c’est-à-dire qu’elle gagne pratiquement la moitié des duels, un chiffre pas très fameux pour une équipe qui veut aller loin et imposer son football face aux favoris. Les duels constituent, en effet, un facteur considérable pour gagner et réussir. Coté récupération de la balle, notre équipe a récupéré sur ces 10 matches plus de 80 balles, 35 dans sa zone, 34 en milieu et 11 en haut du terrain (contre une moyenne de 76 balles pour ses adversaires).
Au niveau pertes de balles, on perd en moyenne 100 balles par match, autant que les adversaires. Sur cette centaine de balles perdues, 42 dans la zone de l’adversaire, et 38 en milieu du terrain. L’équipe de Tunisie est une équipe qui ne veut pas trop posséder le ballon (elle ne le peut pas probablement). Le pourcentage moyen de possession est de 52 %, avec 63 % et 70% sur les matches du Malawi et de Sao Tomé–et Principe. En moyenne, l’équipe de Jalel Kadri tire neuf fois par match (taux moyen par rapport à d’autres sélections) dont le tiers cadré. En contrepartie, nos adversaires tirent en moyenne 8 fois dont le quart est cadré.