La situation est problématique. Les dernières précipitations ont fait naître une lueur d’espoir, grâce à une amélioration des niveaux des barrages en comparaison de l’année précédente.
En effet, la répartition des quantités reste inégale entre les zones, voire encore critique dans certaines parties du pays, puisque, selon les dernières statistiques, si le taux de remplissage des barrages est trois fois supérieur, dans certains endroits, à ce qu’il en était l’an dernier, il est encore inférieur à 50% au niveau de bon nombre de barrages.
Ce qu’il faut savoir, c’est que le plus gros de la consommation d’eau est enregistré par les activités agricoles, sachant que les récentes pluies ont eu, tout de même, un effet bénéfique, surtout pour les cultures à sec, en particulier, mais également pour l’arboriculture fruitière et les pâturages, sans oublier les céréales dont la saison a déjà démarré, in extremis, en novembre 2023.
Il ne faut pas oublier qu’il y a à peine quelques jours, on parlait sans ambages d’une éventuelle pénurie d’eau lorsque les coupures devenaient assez fréquentes, voire quotidiennes dans certaines régions du pays, y compris à la capitale.
Cette aggravation de pénuries d’eau serait due, entre autres, à la pollution industrielle, la surexploitation agricole, la dégradation des infrastructures et, in fine, au dérèglement climatique par un réchauffement exceptionnel constaté durant l’année dernière.
D’ailleurs, les experts, tout en se félicitant des précipitations enregistrées au cours des derniers mois, ont mis en garde contre tout excès de confiance, invitant les responsables, départements compétents et citoyens, à poursuivre cette politique de rationnement pour ne pas subir une crise de sécheresse de plein fouet.
Il est vrai que le spectre de la soif, que certains ont commencé à évoquer, est en train de s’éloigner, mais la vigilance doit rester de mise face aux risques réels d’un retour de manivelle, d’où la nécessité de penser, dès à présent, à la mise en place d’une stratégie concrète à moyen et long terme.
Et comme il s’agit d’une question se posant dans la durée, des spécialistes en la matière estiment que la politique de l’Etat devrait maintenir l’approche consistant en le rationnement de l’eau à cause de l’insuffisance des réserves hydriques qui persiste.
Les mêmes spécialistes affirment qu’il faut, désormais, préserver les ressources en eaux souterraines qui sont bonnes dans l’état actuel des choses. Mais si elles sont pompées en abondance, cela pourrait poser des problèmes en cas de leur salinisation.
Et si l’on sait que les orientations des Nations unies dans le domaine de l’eau encouragent la préservation des eaux souterraines, le message est clair quant à la nécessité de les protéger de la pollution et de l’épuisement.