Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise défaite, c’est toujours une perte et un regret quelque part. Il y a, cependant, des défaites «utiles» ou «significatives» ainsi que des défaites sévères où une équipe joue bien, mais se trouve malchanceuse. Dans tous les cas, ça fait mal de perdre.
Cette défaite contre la Namibie est-elle utile ? Est-elle sévère ? Probablement «utile» plus que sévère parce que notre équipe nationale n’a rien mérité. Même un nul aurait été un cadeau pour des joueurs aussi irresponsables et prétentieux. Tout le monde s’acharne sur Jalel Kadri qui a commis des erreurs de casting sûrement, mais peu d’analystes s’en prennent aux joueurs. Cette ossature de la sélection a comme d’habitude déçu et confirmé ce qu’on a dit d’elle: une équipe imprévisible et instable, capable du meilleur comme du pire. Avant Kadri, il y a eu Mondher Kebaïer, Alain Giresse, Nabil Maâloul, Kasperczak, etc. et, à chaque fois, c’est presque la même «trajectoire», même quand on compte sur des joueurs expatriés qui ont grandi dans la rigueur et le sérieux du football européen professionnel. Le problème est autre. C’est d’abord un problème de qualité : nos joueurs sont de plus en plus «ordinaires» ou quasi terminés. Un jour, ils peuvent créer l’exploit, un autre, ils n’ont pas la force et l’inspiration, versant même dans l’insouciance et l’anonymat. C’est aussi un problème d’attitude.
La Namibie n’a pas volé son succès. Ses joueurs étaient plus sérieux, plus frais et les premiers sur la balle ! C’était le contraire des nôtres. A part Bechir Ben Saïd, tous les autres étaient «laids» dans leur jeu : un Msakni qui pense toujours qu’il peut dribbler et faire ce qu’il veut comme aux entraînements, un Meriah hyper-prétentieux et qui nous tue avec ses prises de risques dans la relance, un Maâloul méconnaissable et qui déserte sa place sur l’action du but, un Skhiri pris dans la tenaille des Namibiens au milieu et fatigué, un Achouri coincé sur le couloir droit puis inefficace sur le couloir gauche, un Ben Romdhane quelconque et incapable de réussir quoi que ce soit, un Ben Slimène lourd et qui n’a pas trouvé la brèche pour faire la différence, un Jouini très mal inspiré sur les quelques aubaines, un Talbi dominé dans les duels et auteur d’erreurs fatales à l’axe. C’était aussi un déficit de sérieux et de sens de la responsabilité. Ce sont des joueurs habitués aux louanges, ce sont des cadres qui savent que leurs places sont réservées dans tous les cas.
Ce dont on a peur, c’est que cette attitude «étourdie» cache une insuffisance collective et un blocage durs à réparer.