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La CAN, c’est l’Afrique

Editorial La Presse

 

LA Coupe d’Afrique, c’est « bancable » comme disent les Anglais d’un évènement très vendable et qui attire les investisseurs. La compétition revient tous les deux ans et gagne de plus en plus en notoriété mais aussi en chiffres et en « bancabilité ». La Confédération africaine de football (CAF), l’organisatrice de l’événement, promet à l’équipe gagnante une dotation record de 7 millions de dollars. C’est 40% de plus que ce qui avait été attribué au Sénégal lorsqu’il avait remporté l’édition 2022 disputée au Cameroun. Dans un communiqué publié le 4 janvier 2024, la CAF soulignait aussi un gain de 4 millions de dollars pour le finaliste. Les demi-finalistes recevront, quant à eux, 2,5 millions de dollars. La CAN est aussi  diffusée désormais dans plus de 150 pays, ce qui n’était pas le cas il y a 20 ans!… Le président de la Fédération internationale de football, Gianni Infantino, est présent cette année en Côte d’Ivoire comme pour accompagner cet évènement que la Fifa  a également financé. Que des bénéfices pour les équipes africaines et pour la Côte d’Ivoire qui est en train d’asseoir un peu plus sa force économique dans la région. Et dire que cette coupe allait être retirée à ce pays africain qui peinait à préparer son infrastructure. Mais avec l’appui de la France et de la Fifa, elle a pu se rattraper et organiser enfin l’un des spectacles africains les plus en vue. La Côte d’Ivoire avait un problème de billetterie qui a été résolu avec le concours de plusieurs pays européens. C’est vous dire…

Nous sommes en train d’assister à des matchs mais pas uniquement ! Il s’agit de la géopolitique à travers le sport. Ainsi et via cet évènement, tout le continent  africain est mis en spectacle sous toutes ses coutures: politique, culturelle mais surtout économique. Le soutien de l’Europe et essentiellement de la France fait partie de cette stratégie géopolitique qui tente de redistribuer les cartes en Afrique et de gagner des marchés. Les pays africains également ont une bonne partie à gagner en termes d’investissements étrangers mais à condition que ces derniers soient équitables et ne se taillent pas la part du lion. De  quelle manière la Tunisie peut-elle profiter de ces projecteurs braqués sur toute l’Afrique ? En gagnant des matchs au moins… Dans cette démarche, chaque match qui nous rapproche de la finale est une mise en visibilité pour la Tunisie. Nous méritons le meilleur même si on ne remporte pas cette coupe. Etre dans le carré d’or nous permettra d’attirer plus les caméras du monde sur ce petit pays berceau des Aigles de Carthage. Le rendement décevant jusque-là de notre équipe ne risque pas de nous servir justement dans cette géopolitique du sport qui constitue un moyen de se positionner dans le monde.

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