La pollution au plastique s’aggrave de jour en jour. Cette matière, plus nocive que les pires nuisances industrielles, car le plus largement étendue et d’une beaucoup plus grande durabilité, ne résiste pas seulement à l’usure du temps mais aussi au vœu de la majorité de la population qui, depuis quelques décennies déjà, réclame sa mise hors-la-loi. En vain. Les autorités restent sourdes aux appels réitérés des sphères scientifiques et des activistes écologiques. Pire. Avec un grand cynisme et à grand renfort d’effets de scène, elles lancent de temps à autre des opérations bidon censées amorcer la restriction de l’usage du plastique dans sa version la plus répandue, savoir en tant que sachets-sacs pour l’emballage des marchandises alimentaires.
Souvenons-nous. Ce fut d’abord, au début des années 2000, l’interdiction de la vente et de l’usage des sacs en plastique. Mais quelques jours plus tard, on a vu apparaître des sacs en plastique…blanc ! L’explication en a été vite fournie : c’était plus esthétique que les sinistres sacs et sachets noirs. Authentique. L’opération, en fait, était destinée à faire de la place pour un privilégié du Palais…
Ma boulangère précisait «baguette sans emballage : 180 millimes. Avec emballage : 200 millimes». Depuis l’interdiction des sachets plastiques dans les boulageries, le prix est devenu unique : 200 millimes !…
Après la glorieuse Révolution et sous la pression d’une opinion publique excédée par l’envahissement des déchets plastiques, on a assisté à un quasi-remake de l’opération précédente. On a interdit, au prétexte de limiter la prolifération de ces déchets, la distribution gratuite et massive des sachets dans les grandes surfaces. Dans la foulée, on a autorisé celles-ci à vendre aux clients, du coup désemparés, des sacs-maison ! Devinez qui a gagné dans l’opération ?
Plus récemment, on a interdit aux boulangeries de fournir à leurs clients les sacs transparents pour l’emballage du pain que ma boulangère ne livrait pas gratuitement, précisant même sur un écriteau bien en évidence dans son commerce que «la baguette sans emballage : 180 millimes. Avec emballage : 200 millimes». Depuis l’interdiction, le prix est devenu unique : 200 millimes !…
Quand on parle de lobbies, ce n’est pas pour rien. Et les autorités bastent au prétexte de ne pas provoquer la mise au chômage d’une poignée de milliers d’employés sans tenir compte du coût que représente pour la collectivité nationale l’impact des nuisances plastiques sur la qualité de la vie des citoyens. Ces mêmes autorités ont bien essayé, une fois, une seule, de suggérer aux industriels du plastique d’envisager une reconversion de leurs activités. Mais pourquoi se risquer dans une telle entreprise quand on peut continuer à sévir ?
N’existe-t-il pas d’alternative pour faire cesser le chantage au chômage ? Si. C’est ce qu’on verra dimanche prochain.