Le nouveau bureau directeur élu du club sfaxien doit retrousser les manches et s’attaquer d’emblée à une tâche qui ne sera pas de tout repos.
Seul candidat à la présidence du CSS, après que Chahir Kammoun a retiré sa liste concurrente et renoncé à un duel qu’il n’avait aucune chance de gagner, Abdelaziz Makhloufi a été élu pour un exercice de deux ans (254 voix sur 262 votants). On pensait le voir euphorique après le résultat du scrutin mais le trentième président dans l’histoire du grand club de la capitale du Sud a été plutôt assez mesuré dans sa première déclaration après la fin des travaux de l’assemblée générale qui l’a propulsé au poste de premier responsable du CSS. L’héritage est des plus lourds et ses prédécesseurs lui ont laissé un lourd fardeau et un tas de dossiers épineux sur la table. Le premier défi qu’il doit relever, en quelques jours, c’est la levée de l’interdiction de recrutement pour renforcer l’équipe et donner les moyens à l’entraîneur Nabil Kouki de briguer le titre et au pire des cas de terminer la phase du Play-off à une place qui permet une qualification et un retour aux compétitions africaines. «Je ne suis pas aux commandes pour faire une gestion de routine des affaires d’un club en ruine sans projet immédiat pour redresser une situation inquiétante, voire alarmante», a-t-il précisé. «J’ai accepté la dure responsabilité pour faire bouger les choses, pour entreprendre une vaste campagne de restructuration et d’assainissement, pour accentuer et diversifier les sources de financement, pour dégraisser les dépenses et mettre les piliers et les axes d’une bonne gouvernance. Ces réformes sont indispensables. J’en ferai mon cheval de bataille pour ces deux années que je passerai à la tête du club».
Course contre la montre
Abdelaziz Makhloufi compte beaucoup sur le haut Comité de soutien présidé par Mondher Ben Ayed et sur Socios et son président Mahdi Abdelmoula pour l’épauler dans ce programme ambitieux qu’il a tracé. Sa principale devise est que la réussite ne peut être que le fruit d’un travail collectif. Dans le choix des membres de son comité directeur qu’il se plaît à appeler «comité d’urgence», tellement il n’y a plus de temps à perdre, il a prouvé qu’il est bien l’homme de consensus et le grand fédérateur tant attendu par la famille sportive sfaxiennne élargie. Il a choisi un homme de confiance, Hassen Châabane, comme bras droit et 1er vice-président et n’a pas écarté Jawhar Lâadhar, président du dernier comité de direction provisoire, malgré tous les griefs qu’il fait à ces longues périodes de transition anarchique qui ont envenimé la situation et n’ont traité ni résolu les problèmes de fond et les ont même compliqués davantage au point de les rendre insolubles dans le court terme, alourdissant ainsi le très conversé et sombre héritage du dernier président élu Moncef Khemakhem qui a jeté l’éponge début 2022. Il a fait aussi appel à des hommes d’expérience influents dans le secteur économique, comme l’ancien ministre du Tourisme, Mohamed Ali Toumi, pour impliquer plus les hommes d’affaires comme lui à s’investir plus dans l’opération sauvetage du club et l’apuration de ses dettes devenues énormes. Le 31 janvier est la date de clôture du mercato hivernal et chaque jour de perdu dans les efforts de lever l’interdiction de recrutement compte. Des joueurs sont partis comme Naby Camara. Alaa Ghram pourrait lui emboîter le pas après la CAN. Des pourparlers avec des recrues de qualité gardés secrets ont été entamés et des précontrats ont été même signés en prévision de la levée imminente de l’épée de Damoclès qui n’arrêtera pas à coup sûr d’être brandie. Abdelaziz Makhloufi et sa nouvelle équipe ont décidément bien du pain sur la planche.