Le Sommet Italie-Afrique auquel prendra part, à partir d’aujourd’hui, le Président de la République est un pari au cœur de la politique étrangère italienne. Il revêt une importance majeure pour discuter en profondeur des enjeux essentiels, notamment en matière d’économie et de coopération. Seront présents les plus hauts dirigeants de l’Union européenne, d’Ursula von der Leyen à Charles Michel, des chefs d’État et des Premiers ministres africains.
Ce sommet se veut «un pont pour une croissance commune», fortement soutenu par Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien. Une étape que Palazzo Chigi considère comme importante du point de vue de la coopération et qui s’inscrit dans le cadre plus large du Plan Mattei, point fort de la politique étrangère du premier ministre, pour accréditer l’Italie comme leader européen dans les relations avec le continent africain.
Par le biais de ce sommet, l’Italie aspire à construire une nouvelle relation avec le continent africain qui trouvera son pivot dans le Plan Mattei, en référence au fondateur d’Eni dont les intérêts s’étendent sur le continent, et à démontrer que l’Italie saura «tracer le cap».
Lors de son dernier discours à l’ONU, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, avait présenté ce plan comme une alternative sérieuse pour le développement d ’u n e c o o p é ra t i o n basée sur des modèles gagnant-gagnant, garantissant un partenariat équitable et bénéfique pour les Européens et les Africains et qui permettra de trouver des solutions au phénomène de la migration de masse.
L’idée est de promouvoir des partenariats égaux, en abandonnant «l’approche prédatrice» qui a caractérisé la présence colonialiste européenne en Afrique, même au siècle dernier. Au cours du sommet, l’Italie présentera à cet effet le programme connu sous le nom de «Plan Mattei pour l’Afrique» à ses partenaires africains.
Ce plan, qui porte le nom du fondateur du groupe énergétique italien ENI, se propose de renforcer les initiatives de coopération entre l’Italie et les États du continent africain, sur une durée de 4 ans. Selon le gouvernement italien, ce plan vise aussi à promouvoir le développement économique et social durable des pays africains, en prévenant, notamment, les causes profondes de la migration irrégulière.
Le gouvernement italien au pas de charge
Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, accueillera les dirigeants afri -cains (25 chefs d’État et de gouvernement sont attendus). Pour sa part, Meloni aura à ses côtés les dirigeants européens (tous présents, Ursula von der Leyen, Charles Michel et Roberta Metsola), qui ouvriront les débats avec les dirigeants de l’Union africaine.
Mais tout le gouvernement italien sera aussi à l’œuvre durant ce sommet: Matteo Salvini (vice-président du Conseil des ministres, ministre des Infrastructures et de la Mobilité durable), Giancarlo Giorgetti ( ministre de l’Economie et des Finances) et Adolfo Urso ( ministre des Entreprises et du Made in Italy) discuteront avec leurs partenaires du continent de la collaboration économique et infrastructurelle. Antonio Tajani (vice-président du Conseil des ministres, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale) et Francesco Lollobrigida (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire) animeront le focus sur la sécurité alimentaire.Gilberto Pichetto Fratin (ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique) abordera le thème de la transition énergétique. Giuseppe Valditara (ministre de l’Education et du Mérite), Anna Maria Bernini (ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) et Gennaro Sangiuliano (ministre de la Culture) discuteront de la formation professionnelle et de la promotion culturelle.
Tandis que Matteo Piantedosi (ministre de l’Intérieur) et Guido Crosetto (ministre de la Défense) parleront des flux migratoires, une autre activité essentielle de l’Italie, et de la lutte contre le terrorisme. L’intention est aussi de maintenir les tensions entre ses alliés européens et le reste des pays africains à une fréquence basse, en permettant de régler les questions épineuses comme celles liées à l’immigration irrégulière, à l’ingérence dans les affaires internes ou l’agression israélienne sur Gaza. Cependant, le logo de ce sommet qui fait office de «pont» entre l’Europe et l’Afrique est un olivier dont les racines sont ancrées dans les traditions et les branches sont projetées dans le futur, est un message qui veut rappeler la profondeur des relations entre l’Empire romain et l’Afrique afin de damer le pion aux Chinois et aux Russes qui séduisent de plus en plus les pays africains.