Les téléphones portables, les tablettes, les ordinateurs et tout autre matériel électronique contiennent de nombreux métaux précieux comme l’or, l’argent, les platinoïdes… mais aussi des métaux comme le tantale ou l’indium, stratégiques pour l’industrie.
Les avancées technologiques ne s’arrêteront jamais et nos sociétés sont de plus en plus équipées en objets et appareils électriques et électroniques. Le phénomène ne semble pas près de se tarir et, en parallèle, cela crée donc un gisement de déchets qui, chaque année, prend davantage d’ampleur. Et les solutions, si elles existent, manquent encore pour gérer correctement ces déchets.
74 millions de tonnes de déchets électroniques en 2030
D’après les statistiques de l’ONU, en 2019, près de 54 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générées dans le monde. Une quantité de déchets qui se trouve en hausse constante ces dernières années. Et si rien ne change, les experts estiment que nous devrions rapidement atteindre la production de 74 millions de tonnes de déchets électroniques en 2030.
Selon les spécialistes, il existe deux types de déchets d’équipements électriques et électroniques (Deee) ; ceux des ménages et ceux des professionnels. Les Deee des ménages concernent majoritairement des petits équipements (micro-ondes, aspirateurs ou balances de cuisine, ordinateurs et smartphones), viennent ensuite les gros équipements (lave-linge, lave-vaisselle, cuisinière) puis les équipements d’échange thermique (climatiseurs, réfrigérateurs, congélateurs). De l’autre côté, il y a les équipements professionnels comme les systèmes d’encaissement des commerces, les dispositifs médicaux, la robotique industrielle, les équipements de chauffage et de climatisation, les enseignes lumineuses…
En parallèle, le déploiement à grande échelle de capteurs et objets connectés dans les années à venir devrait augmenter encore le nombre d’équipements électroniques en circulation. Un volume qui pose question quand on voit le faible taux de collecte de ces équipements.
Les déchets les moins recyclés
Toujours selon les données de l’ONU, en Europe, il est de 42,5% en moyenne, contre seulement 12% en Asie et moins de 10% sur les autres continents.
D’après les statistiques de l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged), en Tunisie, les quantités annuelles d’équipements électriques et électroniques distribués s’élèvent à environ 120.000 tonnes. Les quantités annuelles de déchets produits sont estimées à 100.000 tonnes. La même source fait savoir que les entreprises autorisées pour la collecte, le recyclage et le traitement des équipements informatiques sont de seulement 17 entreprises.
Les Deee font ainsi partie des déchets les moins recyclés sur la planète alors même qu’ils contiennent pour certains des composants dangereux ou encore coûteux, et surtout des matériaux valorisables, comme l’or, l’argent ou le cuivre.
Savez-vous que dans une tonne de minerai, on peut récupérer 4 à 5 grammes d’or, alors que dans une tonne de composants électroniques, c’est 40 fois plus, soit 200 grammes. Eh oui ! Il y a bel et bien les métaux précieux dans les composants électroniques que l’on jette à la poubelle. Un beau gâchis. Là où vous ne voyez qu’un vieux téléphone portable inutilisable, un ordinateur et une tablette cassée, d’autres perçoivent des « mines urbaines ».
Dans le monde, ils ne sont qu’une poignée d’industriels à extraire et récupérer, à grande échelle, les métaux cachés dans nos équipements. Le problème, c’est qu’il est très difficile à extraire.
Pour dissoudre le métal, on doit utiliser des produits chimiques très dangereux. Et en plus, cela coûte cher. Donc ce n’est pas toujours rentable. Mais des scientifiques ont réussi à simplifier le processus et à le rendre plus propre. Donc, il va devenir beaucoup plus intéressant de recycler nos déchets électroniques que d’aller prospecter une mine.