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Un responsable se met devant

Editorial La Presse

 

LA Tunisie a besoin de responsables courageux et patriotes dévoués pour la servir. Car quand la Tunisie se bat, nous sommes tous ses soldats. Dans cette bataille de libération du pays de tous les maux qui menacent sa souveraineté, que l’on soit ministre, ambassadeur, P.-d.g. ou hommes d’affaires, les premiers responsables ne devraient pas se mettre derrière mais devant pour faire bouger les lignes et tracer une nouvelle voie pour la relance de l’économie nationale et pour la reconquête des attributs perdus de notre dignité nationale. Pour cela, ils sont appelés à être les premiers sur les lignes de front pour combattre l’immobilisme et lutter contre l’exclusion et la pauvreté et tout ce qui entrave la croissance et la création de richesse en vue d’une nouvelle répartition équitable qui profite à toutes les couches sociales. Or, il est ahurissant de voir un grand nombre de fonctionnaires et de responsables occupant des postes au sein de l’appareil de l’État déserter le combat et négliger l’accomplissement de leur devoir, pour des intérêts étriqués ou pour d’autres desseins politiques. 

De tels responsables sèment le désespoir partout et déploient tous les moyens pour brimer l’humeur des citoyens. Pour eux, tous les moyens sont bons pour provoquer la colère, mettre les nerfs à vif et diviser les citoyens. On trouve les traces de leurs manœuvres diaboliques dans chaque crise : coupure d’eau, d’électricité, sit-in, rétention des notes des élèves, pénurie de médicaments ou de produits alimentaires de base.

Ces apprentis-sorciers usent de la complexité des procédures pour tirer à boulets rouges sur toutes les bonnes initiatives, guettent les erreurs non délibérées  pour transformer un quotidien déjà maussade en un cauchemar continu. Mais ils oublient que nous sommes en pleine guerre de libération nationale et que dans chaque guerre il y a des dommages collatéraux qui ne font que renforcer notre détermination à remporter la victoire. Celle d’une nouvelle Tunisie enfin débarrassée des forces du mal qui cherchent à mettre en œuvre la politique de la terre brûlée qui emporte tout dans son sillage. Les Romains l’ont fait, les Vandales, les Hilaliens, et tous ceux qui se sont escrimés à détruire la Tunisie ont fini par s’incliner, par se replier tant qu’il y a sur cette terre des hommes et des femmes qui se battent pour un idéal — celui de la reprise en main de la destinée de ce pays. Ceux-là seuls sauront relever la tête chez eux et non en se réfugiant derrière des slogans creux. Il est temps pour ces pseudo-responsables de servir ou de partir. L’assainissement de l’administration, des circuits de production et de distribution, la lutte contre la corruption, la contrebande et l’informel bat son plein. Ils seront bientôt cloués au pilori. Et la Tunisie se relèvera plus victorieuse et plus rayonnante. 

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