Accueil Panorama Gafsa: Voyage au cœur d’une oasis béatifique

Gafsa: Voyage au cœur d’une oasis béatifique

Si cette ville du sud se distingue par son paysage aride, l’oasis apporte une touche de verdure et de vie à ce décor sublime.


La Ville de Gafsa campe sur une faille géologique, de laquelle surgissent de nombreuses sources artésiennes alimentées par une nappe d’eau qui jaillit d’un vaste bassin souterrain. C’est cette eau qui permet l’existence de cette palmeraie qui jouxte la vieille médina. C’est un joyau naturel étendu sur une superficie impressionnante de 3256 hectares. Divisée en trois parties qui s’étendent harmonieusement autour de la ville de Gafsa, cette oasis traditionnelle dévoile la splendeur d’un bioclimat aride caractéristique de la majeure partie de la région.

Gafsa elle-même se distingue par son paysage aride, mais l’oasis de cette ville apporte une touche de verdure et de vie à ce décor sublime. Malgré la faible pluviométrie de seulement 162 mm/an , cette oasis prospère grâce à des pratiques agricoles ingénieuses et à la culture en étages, une technique qui lui a valu la reconnaissance du Sipam de l’AFO (système d’ingénierie sur le patrimoine agricole mondial des nations unies pour l’alimentation et l’agricole).

Une gestion ingénieuse de l’irrigation

L’agriculture en étages, ou cultures de terrasses, consiste à exploiter différentes altitudes pour optimiser l’utilisation de l’eau et des ressources hydriques disponibles. Cette méthode permet une gestion plus efficace de l’irrigation, favorisant ainsi la croissance de diverses cultures. Grâce à cette approche, l’oasis de Gafsa parvient à prospérer malgré les défis imposés par le climat aride.

Les habitants de la région ont su préserver et exploiter judicieusement cette oasis, créant un écosystème agricole unique. Les cultures diversifiées qui y prospèrent dans les étages contribuent non seulement à la subsistance locale mais aussi à la préservation d’un patrimoine agricole d’une grande valeur.

Cette oasis septentrionale a suscité la curiosité des visiteurs. En collaboration avec le ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques, le bureau des études BRL ingénierie, la commission royale pour AL-ULA de l’Arabie Saoudite et l’Agence française pour le développement, l’ASM Gafsa a accueilli des experts pour prendre connaissance de cette association dans l’oasis de Gafsa. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une étude stratégique de transformation de l’irrigation dans les oasis d’AL-ULA, située au nord-ouest de l’Arabie saoudite et qui couvre une aire de 2.000 hectares et vise à s’inspirer du modèle de la palmeraie du sud.

Une des principales problématiques réside dans l’état vieillissant du réseau d’irrigation, datant des années 90. Cette infrastructure nécessite des rénovations urgentes pour optimiser la distribution de l’eau aux différentes parcelles, surtout que la prolifération des puits illicites ne fait qu’accentuer cette situation, qui appelle à une intervention de la part des tous les acteurs. Un état des lieux marqué par des défaillances et les insuffisances dans son entretien et sa modernisation requièrent une intervention du Groupement de développement agricole de Gafsa pour redresser la situation, surtout que 40% des ressources hydriques se perdent, et puis il y a l’accès à l’eau, devenu une tâche ardue, surtout pour les femmes qui représentent 14% des propriétaires terriens.

Malgré ces obstacles, l’oasis de Gafsa demeure un exemple frappant de la façon avec laquelle la communauté locale peut s’adapter et prospérer dans des conditions difficiles. D’après Hatem Zitouni, président de l’ASM Gafsa, cette oasis a un avenir florissant : «Il y a un grand avenir pour la plantation des palmiers Deglet nour grâce à la sécheresse dans le sud ouest. Il y a aussi les oliviers et je souligne qu’il y a 6 variétés d’olives, et la plus dominante est (Chamchelli Gafsi) qui est très sollicité grâce à son degré toléré d’acidité».

L’oasis de Gafsa, destinée à un avenir radieux, et grâce à sa combinaison des pratiques agricoles traditionnelles et innovantes, bénéficiant d’un climat favorable, se présente comme un exemple remarquable de la façon dont l’homme peut s’adapter et prospérer au cœur d’un environnement aride, ce qui pourrait lui valoir une distinction parmi les trésors agricoles reconnus à l’échelle mondiale.

Charger plus d'articles
Charger plus par Hafedh Trabelsi
Charger plus dans Panorama

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *