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Pour la CPG, le vent doit tourner

Editorial La Presse

 

L’entreprise est le bras armé de l’économie. Quand elle est blessée, c’est l’économie nationale qui saigne. Et la Compagnie des phosphates de Gafsa, qui était l’un des fleurons de l’industrie nationale, est devenue un lourd fardeau pour l’Etat. Au lieu de carburer à un rythme soutenu pour renflouer les caisses de l’Etat, elle cale depuis des années. En effet, selon les derniers chiffres, cette entreprise publique a connu un déclin remarquable au cours de l’année écoulée (2023), ne produisant que 2,9 millions de tonnes, soit une diminution de 2,7 millions de tonnes par rapport à ce qui était programmé. Une chute de 50% sur ses réalisations de 2011, année de référence.

Cette contreperformance, malgré une stabilité sociale marquée par la reprise de la production, a eu un impact négatif sur les équilibres financiers de toutes les institutions qui composent le secteur des phosphates, y compris la Société nationale des chemins de fer tunisiens, où le processus du transport du phosphate par train a connu une forte baisse. Mais comme le phosphate fait partie de la richesse nationale et représente l’un des leviers de notre économie et parmi les principaux moteurs de croissance, on ne peut se croiser les bras et attendre de surmonter la crise. Les premiers responsables directement concernés par la remise à flot de l’entreprise sont les employés eux-mêmes. Ils ne devraient pas laisser des individus prendre en otage l’entreprise en bloquant la production ou en empêchant le travail. Ils doivent être les premiers à défendre leur entreprise, leur gagne-pain. L’Etat ne peut pas traîner tous les boulets à ses frais. Et il est grand temps de mettre fin à l’assistance contre-productive. Car si on continue à percevoir son salaire sans plus-value et sans effort, la culture de la sinécure devient un frein au développement. Il suffit de dire que la perte nette pour la Tunisie et l’impact négatif sur les équilibres macroéconomiques, sur les gouvernorats de Gafsa et Gabès est d’environ un milliard de dollars par an. Sur douze ans, on a perdu 12 milliards de dollars, soit quatre fois le concours sollicité auprès du FMI, par l’endettement et les prêts. Faut-il pour autant passer encore du temps à légiférer sur le social ? Non. Il faut plutôt retrousser les manches et mouiller le maillot. La production doit continuer à un rythme plus accentué, de jour comme de nuit. Car, pour la CPG, le vent doit tourner.

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