Dix-huit ans après l’Egypte, la Côte d’Ivoire deviendra-t-elle le premier pays à triompher à domicile ? Pas évident face à des Super Eagles qui ont déjà remporté la CAN à trois reprises et terminé 15 fois sur le podium !
Le jour de gloire est arrivé pour les deux finalistes de cette édition de la CAN. Jour d’apothéose donc pour les Super Eagles qui portent bien leur nom et pour les Eléphants, hôtes du tournoi et plus que jamais proches de la conquête du titre continental. Leurs routes se croisent à nouveau donc après s’être rencontrés en phase de poules avec une victoire nigériane grâce à un pénalty transformé par William Troost-Ekong. Le chemin fut donc tortueux et semé d’embûches mais les coéquipiers de Fofana touchent presque au but, et ce, après avoir écarté en demies les Léopards de la RDC grâce à un Sébastien Haller inspiré. Forcément, on retiendra son souffle ce soir au stade d’Ebimpé dans l’espoir de soulever un 3e trophée continental. De l’autre côté de la pelouse, le Nigeria est en quête d’un quatrième sacre. Invaincue jusque-là, l’équipe nigériane s’est montrée solide et taillée pour le Grâal final grâce à un effectif de tout premier ordre. C’est donc un duel entre deux équipes au parcours atypique qui se profile ce soir. D’un côté, des Nigérians qui disposent de la meilleure défense du tournoi, tout en ayant achevé la phase des groupes en pôle position. Et de l’autre, des Ivoiriens miraculés et surtout relancés depuis le départ de Jean Louis Gasset. Ce faisant, pour revenir au Nigeria, les coéquipiers de Victor Osimhen ont quelque peu dû s’accrocher au dernier carré face aux Bafana Bafana, rattrapés tout d’abord au score à la dernière minute du temps additionnel, avant de se montrer plus adroits lors de la séance des tirs au but. Et ainsi, les hommes de José Peseiro se sont qualifiés pour la 8e finale de la CAN de leur histoire et tenteront de décrocher un 4e sacre continental.
Drôle de CAN !
Drôle de CAN pour le pays hôte. Si l’on rembobine, l’on note que la Côte d’Ivoire est passée par toutes les émotions durant cette joute. Quasi-éliminés puis ressuscités indirectement grâce au Maroc, vainqueur de la Zambie, les Ivoiriens se sont cuirassés par la suite, même si, entre-temps, leur coach a mis les voiles après la déroute contre la Guinée équatoriale. Et depuis, l’épopée ivoirienne a débuté pour les mener jusqu’en finale. Ça sent donc le sacre à plein nez pour les Eléphants. Caressé des yeux puis touché du doigt, le titre n’est plus qu’à une encablure, mais encore faudra-t-il disposer d’un onze nigérian en pleine possession de ses moyens.
Retour de Serge Aurier
Maintenant, avant d’aborder les dispositions des deux finalistes, un rapide flash-back nous rappelle qu’en 2015 les Éléphants avaient accroché leur seconde étoilé, lorsqu’ils s’étaient imposés en finale contre le Ghana, aux tirs au but. Et c’était avec Hervé Renard aux manettes qui a eu le privilège de guider les Eléphants. Plus en amont, en 1992, les Éléphants sont la première sélection à avoir gagné la CAN sans encaisser de but. Voilà pour la Côte d’Ivoire, passons à présent au Nigeria. Les Super Eagles ont remporté à trois reprises la CAN et ont terminé 15 fois sur le podium ! Aussi, et même si ce n’est pas en rapport avec la CAN, les Nigérians sont aussi la première sélection africaine à avoir remporté la médaille d’or aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Aujourd’hui donc, l’équipe de José Peseiro croise le onze à Émerse Faé, une sélection qui est en train de vivre un véritable conte de fées. Pas question cependant de parler de favori. Si le Nigeria fait figure d’épouvantail avec le vaillant Victor Osimhen et le furtif Lookman, la Côte d’Ivoire peut aussi compter sur des valeurs sûres telles que Sébastian Haller, Franck Kessié, Seko Fofana et Serge Aurier (de retour de suspension). Outre Aurier, les Ivoiriens seront d’ailleurs renforcés par les retours d’Odilon Kossounou et d’Omar Diakité, qui ont purgé leur suspension.
Duel tactique entre Peseiro et Faé
Place aux onze pressentis à présent. Adepte du 4-3-3, José Peseiro ne changera pas une équipe qui gagne avec Nwabali dans les bois, Aina sur le flanc droit, Bassey sur le côté opposé, Ajayi-Troost-Ekong dans l’axe, Onyeka à la manœuvre, Samuel, demi droit, Iwobi, demi gauche et plus haut, Osimhen en pointe, Lookman sur le couloir gauche et Simon sur l’aile droite. Emerse Faé, à son tour, profitera du retour de quelques cadres pour réajuster un onze qui se profilerait en 4-2-3-1 avec Yahia Fofana dans les cages, Konan, arrière gauche, Aurier (voire Singo), latéral droit, la paire Boly-Dicka dans l’axe, le duo Kessié-Seri en tant que sentinelles, Gradel et Adingra sur les couloirs, Seko Fofana pour servir le jeu et Haller en pointe.
Enfin, notons que cette finale sera arbitrée par le Mauritanien Dahane Beida. Une belle récompense pour le sifflet mauritanien, sachant que le referee Abdel Aziz Bouh était parmi les arbitres qui ont officié en demi-finales du tournoi. Beida succède donc à Victor Gomes qui avait officié lors de la finale de 2021 entre le Sénégal et l’Egypte.