La ministre de l’Economie et de la Planification, Feryel Ouerghi, a donné hier le coup d’envoi du premier appel à propositions de projets relatif au programme de coopération transfrontalière «Interreg Next Med 2021-2027». Le lancement a eu lieu à Tunis, lors d’une journée d’information dédiée à ce programme, en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne, Marcus Cornaro, ainsi que du directeur général de l’autorité de gestion du programme, Marco Melis.
Le programme «Interreg Next Med», troisième génération, relève de l’une des plus grandes initiatives de coopération mises en œuvre par l’Union européenne en Méditerranée. Il s’inscrit dans le cadre de la politique européenne de voisinage et de la coopération internationale. Son objectif est de favoriser le développement des régions frontalières avec l’Union européenne dans un cadre participatif qui garantit l’égalité des chances. Doté d’un budget de 253 millions d’euros, le programme couvre 15 pays, dont la Tunisie. Il finance, moyennant des dons européens, des projets de partenariat qui répondent aux enjeux communs de ces pays dans les domaines économique, social, environnemental et de gouvernance commune.
«Cette rencontre constitue pour nous une occasion pour réaffirmer l’attachement de la Tunisie au partenariat euroméditerranéen et sa volonté de contribuer à ce que la Méditerranée soit réellement un espace de paix, de stabilité et de prospérité partagée», estime Mme Ouerghi dans son discours présenté à l’ouverture de la journée. Elle a ajouté que cette coopération transfrontalière complémentaire aux autres programmes et instruments de coopération avec l’Union européenne revêt un intérêt particulier, car elle s’adresse aux autorités et acteurs régionaux et locaux. «Ce qui donne une plus grande proximité des projets auprès des populations dans les régions et les territoires concernés et une plus grande visibilité de leurs résultats», a-t-elle poursuivi.
Des objectifs en parfaite adéquation avec les priorités nationales
Selon la ministre de l’Economie, les objectifs du programme s’alignent parfaitement avec les priorités nationales tunisiennes puisqu’il implique les domaines de la recherche et de l’innovation, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, de l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de leurs effets, de la santé ainsi que des PME et startup. «Je me réjouis également que le programme ait retenu parmi ses priorités l’inclusion sociale des jeunes, ce qui cadre parfaitement avec la priorité du gouvernement dans la stratégie de lutte mise en place contre le chômage et la pauvreté», s’est-elle félicitée.
Elle a ajouté qu’au vu du succès des deux premiers cycles du programme, la Tunisie prendra part activement à cette coopération décentralisée et novatrice. En effet, les partenaires tunisiens ont eu l’opportunité de participer à 49 projets parmi les 95 financés par le programme lors du premier cycle qui s’est étalé de 2007 à 2013 et à 62 projets dans un total de 80 programmés au cours du second cycle 2014-2020. «Ce programme offre de réelles opportunités de partenariat, de partage de bénéfices et de bonnes pratiques à travers les projets financés», a-t-elle conclu.
Un budget de 104 millions d’euros débloqué
De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, a sougliné, que s’appuyant sur ses expériences antérieures, le programme Next Med, qui a débuté en 2007, continuera à renforcer la coopération euroméditerranéenne.
Il a ajouté que le montant conséquent alloué au financement témoigne de l’importance accordée par l’Union européenne aux multiples défis touchant le bassin méditerranéen, tels que les défis économiques, le déclin et le changement démographique et les effets du changement climatique. «Les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée font face sans distinction à des défis importants. Chaque région, chaque pays de la Méditerranée est touché. C’est pourquoi la coopération est plus que jamais nécessaire. Dans cette optique, le programme a été développé conjointement par les 15 pays participants sur la base du principe d’égalité», a-t-il indiqué. Il a ajouté qu’outre le relèvement des défis sociaux économiques, le programme s’attellera également à rapprocher les jeunes des deux rives. Rappelant qu’à l’occasion du lancement de ce premier appel à propositions de projets, un budget de 104 millions d’euros a été débloqué dans l’objectif de financer des projets de coopération transnationale, l’ambassadeur de l’Union européenne a fait savoir que ces financements visent à catalyser une transformation positive et à encourager un développement durable et inclusif.
La Tunisie, un acteur central du programme
Estimant que les pays méditerranéens partagent un destin commun, le directeur général de l’autorité de gestion du programme, Marco Melis, a, de son côté, évoqué les problèmes auxquels est confronté le bassin méditerranéen.
Ces défis sont nombreux : effets du changement climatique affectant gravement les pays de la région avec des conséquences sur les ressources naturelles, les écosystèmes et la santé des personnes, l’inclusion sociale des personnes vulnérables, les jeunes et les femmes font face à une concurrence mondiale grandissante.
«Dans ce contexte complexe et instable, nous sommes persuadés que la coopération peut être un accélérateur pour relever ces défis de manière efficace. C’est l’essence du programme Interreg Next Med qui repose sur la conviction qu’en travaillant ensemble et dans un esprit de partenariat, les défis communs peuvent être transformés en opportunités, tout en reconnaissant l’interdépendance croissante entre l’Union européenne et ses partenaires de la Méditerranée», a-t-il précisé. Il a ajouté que la Tunisie occupe une place particulière dans ce programme.
En effet, un nombre significatif d’organisations tunisiennes, notamment des ministères, municipalités, universités, chambres de commerce, organisations de la société civile, ont participé aux cycles précédents du programme.
Ainsi, la Tunisie est le second pays en termes d’acteurs mobilisés sur le programme. «Il s’agit d’un succès remarquable qui n’aurait pas été possible sans l’engagement continu du ministère de l’Economie et de la Planification qui a accompagné les structures tunisiennes dans le cadre des différents appels à proposition […] Nous croyons en la capacité de la Tunisie à poursuivre un parcours positif dans le cadre du nouveau programme Interreg Next Med», a-t-il avancé.