Depuis des années, les disparités se creusent entre les régions du pays. Pour répondre à cette problématique, un nouveau projet de découpage territorial a vu le jour. Ce dernier revêt une grande importance pour l’aménagement du territoire. En fusionnant certaines régions, l’Etat entend instaurer un nouveau mode de gouvernance territoriale avec des régions dotées de ressources propres et appelées à être des locomotives du développement intégré et durable sur les plans économique, social, culturel et environnemental.
Cette reconfiguration a été faite sur la base d’un certain nombre de critères axés sur les principes d’efficience, d’homogénéité, de proportionnalité, d’équilibre, d’accessibilité et de proximité. La Tunisie a adopté beaucoup de plans de développement, qui ne lui ont pas permis d’atteindre tous les objectifs escomptés d’une manière efficace dont les plus ultimes sont l’amélioration des conditions de vie des citoyens et la réduction des disparités entre les régions.
Défis à surmonter
Le nouveau découpage territorial est un processus qui en est au début et qui a des perspectives de développement prometteuses mais sa mise en œuvre subit encore des défis à surmonter. Il n’y a pas de découpage régional parfait et, quels que soient les approches et les indicateurs retenus, le débat sur la pertinence du découpage régional sera toujours à l’ordre du jour. La nouvelle carte territoriale constitue un enjeu de première importance pour l’aménagement du territoire. Le découpage régional actuel s’inscrit dans les orientations et les options de l’aménagement du territoire. Selon Samir Lazaar, directeur général du développement régional au ministère de l’Economie et de la Planification, en termes de planification, « chaque district aura droit à son propre plan de développement qui sera aligné sur les orientations nationales. Afin de s’adapter au nouveau découpage territorial, les schémas directeurs d’aménagement territorial seront également révisés et un nouveau système de recensement de la population sera mis en place. La création de plusieurs pôles urbains dans des villes intermédiaires est, par ailleurs, envisageable, étant donné la relation de corrélation entre le taux d’urbanisation et l’amélioration des indicateurs de développement».
Infrastructures socioéconomiques
Sans nul doute, le catalyseur de tout développement territorial demeure le développement économique. La pérennisation de la création de richesses aura des retombées imminentes sur le développement socioéconomique en créant le besoin pour la valorisation et la mise à niveau territoriales, et ce, sur les plans social et économique avec des infrastructures productives. L’amélioration continue des niveaux de développement et des indicateurs de productivité permettrait d’étendre l’écosystème socioéconomique régional et, par conséquent, d’avoir davantage d’investissements productifs. On ne peut pas imaginer un développement régional sans l’ingrédient principal que représentent les infrastructures socioéconomiques, étant donné que ces dernières supportent l’activité économique proprement dite et assurent le strict minimum en matière de services sociaux pour la population active. L’absence d’infrastructure de base socioéconomique constitue, de ce fait, un handicap majeur pour encourager les opérateurs économiques et les investisseurs à s’implanter dans certaines régions. En substance, on ne peut imaginer un réel développement sans les outils nécessaires pour y parvenir. Il va sans dire que cette nouvelle reconfiguration créera une sorte de complémentarité et une dynamique économique et sociale entre les régions développées et moins développées. Le plan de développement triennal 2023-2025, va appuyer cette vision en favorisant la spécialisation sectorielle de chaque district dans des secteurs divers, tels que les industries agroalimentaires, l’économie du savoir, le textile…